Quand j'étais petit, j'écoutais avec ferveur le disque 25 cm du Livre de la Jungle raconté par Serge Reggiani.
Dans la cire vierge de mon cerveau d'enfant, la mise en ondes flamboyante creusait ses sillons tonitruants.
La jungle était beaucoup plus inquiétante et les animaux beaucoup moins nunuches que dans la version Disney.
Il n'y avait pas toutes ces merveilleuses chansons à la con style "il en faut peu pour être heureux", ode typiquement anglo-saxon à une frugalité qu'ils sont bien infoutus de pratiquer.
Il n'y avait pas toutes ces merveilleuses chansons à la con style "il en faut peu pour être heureux", ode typiquement anglo-saxon à une frugalité qu'ils sont bien infoutus de pratiquer.
Et puis quand on est petit, on n'a pas l'imaginaire saturé par tous les livres et les films qu'on découvrira plus tard.
A partir d'une histoire interprétée par des récitants convaincus et de quelques bruitages idoines, on part en live comme qui rigole.
Ô temps bénis du Disque d'Aventure, quand reviendrez-vous ?
Sans doute jamais.
Il faudrait d'abord vider le disque mou du cortex pour se remettre dans l'état d'innocence et d'attention pure qui furent les miens lors de l'écoute religieuse de cette dramatique télé sans images.
Je crois que c'est au même genre d'expérience version adulte que nous convie le trio John Mellencamp, T-Bone Burnett, Stephen King.
A eux trois, ils nous content une petite histoire d'horreur sous la forme d'une comédie musicale qui se laisse écouter.
Ca ne veut pas dire que ça soit aussi chouette que le T-Bone Burnett d'hier ou que le Steve Earle de demain.
John Mellencamp est un rockeur émérite dont j'ignore tout.
T-Bone Burnett n'a jamais récolté la gloire méritée comme artiste de variété et idole des jeunes, mais comme illustrateur sonore de True Detective, il s'y entend.
Stephen King n'a pas écrit que des conneries, il en a aussi filmé.
Mais son "Echiquier du Mal", sous le pseudonyme de Dan Simmons, force l'admiration des Ennemis de la Joie.
Bien sûr, je plaisante et je désinforme : tout le monde sait que c'est Dan Simmons qui a écrit des romans de gare sous le pseudonyme de Stephen King.
Mais son "Echiquier du Mal", sous le pseudonyme de Dan Simmons, force l'admiration des Ennemis de la Joie.
Bien sûr, je plaisante et je désinforme : tout le monde sait que c'est Dan Simmons qui a écrit des romans de gare sous le pseudonyme de Stephen King.
Surprise : sur le disque, il y a plein d'invités, comme Elvis Costello, Marc Ribot, Taj Mahal, Kris Kristofferson, Sheryl Crow.
http://exystence.net/blog/2013/06/04/john-mellencamp-t-bone-burnett-stephen-king-ghost-brothers-of-darkland-county-2013/