A propos de boucle temporellle, depuis mon récent voyage à Stuttgart j'ai fait de gros progrès en allemand. J'ai découvert là-bas un disciple de Gary Larson. Il fait plein de dessins, après il les vend dans des recueils qui s'appellent "Nicht Lustig" ("pas drôle") -Bonjour, je viens réparer votre machine à laver.-Vous êtes en avance !et dans le fond du jardin :-Bonjour, je viens casser votre machine à laver !
En fait c'est le seul que j'ai parviendu à traductionner sur les 10324 dessins sur son site.
l'autre soir j'ai revu Frank Zappa jouer Chunga's Revenge dans feu l'émission Chorus d'Antoine de Caunes qu'on regardait à la télé le dimanche midi en se demandant ce qu'on ferait quand on serait grands, sans savoir qu'alors on serait pris dans une boucle temporelle à rechercher les émissions télé de quand on était petits. C'était bien, mais Zappa c'est comme les cacahouètes, difficile de n'en manger qu'une seule. Enfin, pour ceux dans l'oreille desquels ça rentrait comme dans du beurre : c'était pas les blonds de 1,80 m qui tombaient les filles au lycée qui pouvaient tripper sur Zappa, sachant que même les apprentis guitaristes trouvaient parfois son approche trop techniciste. Moi mon solo de Zappa préféré c'est Rat Tomago, sur Sheik Yerbouti. Rien que sur Youtube j'en ai dénombré quatre versions avant de comprendre que c'était une partie instrumentale de "Torture never stops" qui avait été démembrée. Comme c'est souvent des solos sur une seule tonalité, on a tout loisir d'étudier la gamme sur laquelle il tricote jusqu'à épuisement de l'inspiration, mais il parait qu'il écrivait tout avant. Il n' y a rien de plus pénible que d'être coincé avec un zappaphile qui vous montre ses photos de vacances, sauf s'il a trouvé des vidéos inédites (et qui bien souvent auraient gagné à le rester) sur la toile.
En écoutant Chunga's Revenge, je me suis aussi demandé combien de versions de ce morceau existaient. J'ai trouvé la réponse à cette question fondamentale sur un très bon site consacré à Frank Zappa et voilà le travail. sinon, pour avoir le ventre plat, vous pouvez aller à tahiti heu non haïti.
grace à Greg Burgas je sais ce qu'il faut lire pour ne pas mourir idiot. Bon, avec Hellblazer au moins on est dans du connu. Correspond à un niveau d'anglais et de démonologie moyens.
Je fais pas mal de soins dentaires ce mois-ci, et c'est l'occasion de redécouvrir un court-métrage qui m'avait terrifié il y a 20 ans, beaucoup moins maintenant parce que je vois les ficelles, et qui préfigurait en quelque sorte la nouvelles génération de tortureurs-de-spectateurs-pas-tout-à-fait innocents qui allaient accoucher des Saw, Hostels... et dévoyer un genre mineur qui n'avait pas besoin de ça. Ce vers quoi les films d'horreur tendaient alors, à leur façon pataude : induire une stupéfaction lovecraftienne, Lovecraft étant le maître étalon de la terreur quand on a 17 ans, qui inspirerait la terreur sacrée du Mal (qu'il soit incarné par d'occultes et malfaisantes entités ou des humains peu respectueux des enseignements du bouddhisme), et par contrecoup inclinerait à suivre des rêgles de droiture pour éviter de tomber dans des travers de porc, bien qu'on ne soit jamais à l'abri d'être sur la trajectoire d'un de ces malades mentaux et prétendus génies du mal (la mythification du Mal étant le dommage collatéral le plus affreux de l'aventure) dont les scénaristes facétieux et fatigués sont si friands. Bref, des films moraux. Ce que ne sont plus les films de trouille d'aujourd'hui, partis en live dans la surenchère pour contenter un public adolescent déjà gavé de gore par les jeux vidéo et le journal télé d'hier, et peu sensibles aux admonestations parentales. Pour justifier le caractère éprouvant de ces films quand on les a laissés prendre un ascendant émotionnel sur nous, comme quand on confond pitié et compassion, on dit parfois "oui mais c'est un film sur l'Existence du Mal." Tu parles. J'en apprends plus sur le Mal en lisant les commentaires malintentionnés des démoneaux qui squattent des bloggueurs bien intentionnés (Moréas ou Assouline ) qu'en visionnant des courts-métrages d'épouvante. Les Monty Python auraient donné la pleine mesure du personnage du dentiste, qui ne franchit pas ici la frontière de la cocasserie. Heureusement que je ne suis pas hypocondriaque. Du coup, j'ai beaucoup plus de tendresse pour les films fantastiques qui, partant de la vie quotidienne, osent inventer une poésie plutôt que rebattre les cartes du mauvais sort. C'était une soirée thématique sur le câble ou sur Canal+ il y a 20 ans, c'est les deux films qui m'en sont restés, et le plus excitant dans toute l'affaire ça a été de traquer les films sur internet à partir de souvenirs pas frais et de la tranche de foie de veau d'hier soir au souper.
Ce n'est pas la première fois qu'Haïti est entièrement détruite par un tremblement de terre. Et me rappelant un surprenant article de l'an dernier, je me suis demandé si Giampaolo aurait pu prévoir le coup.
En 1981, Bernard Lavilliers lui-même a prédit que la Californie "sombrerait dans l'azur" un de ces quatre, même sans l'aide de Schwarzenneger, qui finit son mandat en laissant l'Etat en aussi mauvais état que s'il avait participé à Terminator Renaissance au lieu d'en être le gouverneur. Ca va en faire des nouveaux membres sur I am a grave. (anglicisation hasardeuse du titre de mon blog qui proclame ce qu'elle dénonce) C'est pas la première fois non plus que je vois mon fils jouer à Call of Duty 4 (j'avais qu'à pas lui télécharger pour vérifier la fluidité des millions de pixels qui peuplent mon 24 pouces)
Et le fait de casser du Bosniaque Virtuel au Bougnoulistan n'a pas fait de lui le militariste haineux que ç'eut pu, ou dû. Mais du fait de la crise, un de ses potes qui ne trouvait pas de boulot après un BEP électrotechnique et qui en avait marre de geeker chez lui a préféré s'engager dans l'armée de Terre. J'espère qu'ils ne vont pas l'envoyer tout de suite en Afghanistan. Du coup, la couverture du Courrier international de la semaine a des relents d'avant-guerre. Ca serait sympa de créer des jeux vidéos qui conjugueraient les invariants du genre - parcours du combattant, mission périlleuses à l'extrême, et les nouveaux élans de solidarité mondialistes : la misère avec un parpaing sur la gueule est soudain inacceptable aux yeux du monde civilisé, alors que ce pays crevait d'un savant dosage de tous les maux de la terre depuis l'indépendance, voire plus. Le slogan national, c'était au moins "si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse." D'ailleurs, devant les accusations de Pat Robertson (triste enculévangéliste qui ne cherche sans doute qu'à donner du sens aux évènements à partir d'une grille de lecture obsolète, parce que personne ne sympathise avec l'idée d'une causalité aveugle, stupide et impitoyable aux hommes de bonne volonté) Satan s'inscrit en faux, comme le rapporte ce fan d'Aristote et des comics US. Call of Duty 5 Haïti : au lieu de s'éclater au tir subjectif, on arpenterait les villes détruites de l'ile en essayant de sauver le maximum de gens, en grattant les gravats avec sa souris, il faudrait aussi convaincre des paysans abrutis par le ratafia local de prêter leurs tracteurs pour dégager les éboulis, agir vite, négocier avec les malfaiteurs qui se sont enfuis des prisons effondrées pour qu'ils ne rackettent pas les secours, coordonner l'afflux de hordes de journalistes et le chaos des ONG...
J'ai découvert par accident trois blogs de comics US en VO à rafraichissement incessant (les comics en VO c'est aussi charmant que les chansons des Beatles avant de comprendre vraiment l'anglais chanté : on comble les trous de compréhension par son imagination, et c'est souvent mieux qu'une traduction)
J'ai été un peu déçu par la vétusté de l'appareil idéologique déployé par Avatar ; quelle débauche technologique (à l'image + dans les lunettes 3D donc au final dans ta tête) pour dénoncer le déséquilibre spirituel des sociétés trop technologiques ! Dire que j'en suis stupéfait serait excessif. (1) Mais au moins, dans La forêt d'émeraude, les sauvages n'étaient pas en plastoc, affublés d'une culture-patchwork qui emprunte ses images à ces peuples premiers décimés par les ancêtres du réalisateur. Le problème étant alors d'entrer en empathie avec un ersatz de bons sauvages, au demeurant fort sympathiques, mais au goût chimique très prononcé. J'étais là à me dire "mais enfin, ne boude pas ton plaisir", et l'instant d'après je me suis dit qu'il aurait d'abord fallu que j'en éprouve. Et là, c'est le drame : mes critiques préférés dansent avec les poules et se dandinent sur l'air du "virtuel qui vient au secours du réel". Autant prétendre que les milliers d'Haïtiens décédés cette nuit cherchent désespérément l'adresse de "je suis une tombe". Heureusement, la veille j'avais vu une nipponerie très stimulante. Moi qui n'attendais rien des japonais, et surtout pas d'être ému par leur cinéma. Ce film provenait du Studio 4°C dont j'avais déjà vu Mind Game, qui m'avait complètement scotché.
(1) un ami m'écrivait récemment à propos d'autre chose : " Toutes ces merveilleuses inventions ont ceci de commun (au sens fort) de nous entretenir dans notre illusion : tout peut continuer à l'identique puisque les progrès de la technologie résolvent les problèmes posés par les progrès de la technologie. (...) Finalement, tout se passe comme si, au cœur de notre pensée, agissait un moteur qui est celui de notre destin, le destin d'une petite bande de grecs en jupette, sur l'agora d'une cité provinciale, qui commencent à tenir un discours d'un nouveau genre. 2500 ans plus tard, ce discours a parcouru un chemin extraordinaire. Son efficace a transformé l'homme et le monde au delà de tous les rêves de ses fondateurs. Jamais nous n'avons disposé de tels moyens pour nous nourrir, nous soigner, pour démultiplier notre force de travail à travers des énergies surpuissantes, pour nous protéger des catastrophes, pour communiquer, pour développer nos connaissances, percer les mystère de la matière, retrouver les chemins oubliés de l'histoire, nous déplacer à l'autre bout de la planète voire plus loin, faire des images, inventer des sons, nous divertir. Comment renoncer à cette prodigieuse efficacité ?"