lundi 30 septembre 2024

Sages Comme Des Sauvages - Cthulhu (2024)

 

Quand on fait de la vidéo "professionnelle" (sic), on voit avec une horreur indicible arriver en salle de montage des images amateur qui sont au format eskimau d'entr'acte, parce que les gens ont l'habitude de tenir leur smartphone vertical plutôt qu'allongé
On les z'a pas bien éducationnés à l'image, les gens. Tout est à reprendre.
Tant que les téléviseurs restent au format 16/9, à la diffusion ça donne un format d'image tout moche, et des grosses bandes noires sur les côtés, que certains responsables d'antenne nous forcent alors à remplir avec de la matière prélevée dans la zone centrale, zoomée et floutée, pour éviter le noir à l'écran. Racistes !
Seule la petite chaine franco-allemande Arte diffuse ses archives 4/3 au format d'origine, pour ne pas les dénaturer.
Et moi, quand je tombe sur un clip facebook issu du dernier album de Sages Comme Des Sauvages qui n'est même pas dans le dernier Métal Hurlant Spécial Lovecraft.

[EDIT du 9/11/24]

Ingénu concernant facebook, je découvre que la vidéo ci-dessus, qui m'avait séduite et quasiment déclenché la décision d'achat, ne joue pas jusqu'au bout lorsqu'on externalise le player, c'est à dire lorsqu'on essaye de la jouer depuis mon blog. J'en suis scandalisé, le clip n'est diffusé que sur facebook, les technologies sont jalouses de leurs exclusivités et c'est hideux. (Olivier Ertzscheid trouverait un mot plus précis) Je vous renvoie à l'évènement complet ci-dessous, mais surtout au bandcamp ci-dessus.


Encore plus aware que tout à l'heure, je vois que même sur facebook, la vidéo ne va pas jusqu'au bout, et joue en boucle après 1'30''. Et ils appellent ça un reel ??? dans le réel, rien n'est en boucle, tout n'a lieu qu'une seule fois. Je rends mon tablier. 

[EDIT du 12/12/24]

Avant de rendre mon tablier et de fermer ce blog, j'insiste que l'album de Sages Comme Des Sauvages, non seulement je l'ai acheté avec mes sous, on peut penser ce qu'on veut de la pochette, mais il est superbe.

jeudi 5 septembre 2024

Frank Zappa - Deutschlandhalle Berlin (1978)

 - Un problème assez gênant avec Frank Zappa, c'est qu'il ressemble beaucoup à mon oncle Jeff quand il était jeune et qu'il se croyait drôle, alors qu'il faisait des blagues lourdingues et assez pénibles pour son entourage, mais on se sent parfois obligé de ricaner en chœur pour ne pas remettre en cause l'équilibre relationnel au sein du système familial, parce qu'on sait que l'individu - symptôme est l'arbre qui cache la fantômette, et qu'après votre coup de gueule, la famille se débrouillera pour choisir un autre symptôme, et que vous n'avez pas envie que ça tombe sur vous.

Ceci est la pochette d'un disque qui n'existe pas,
du moins dans la discographie officielle.
C'est soi-disant un Live FM Broadcast
At The Deutschlandhalle, Berlin, 
Germany, 15th February 1978.
Mais même ça, c'est sujet à caution.
 - Le second problème assez net avec Frank Zappa, c'est qu'il a introduit la farce dans le rock, qui jusque-là se complaisait dans une posture masculiniste assez égotiste;  mais que reste-t'il d'une parodie quand plus personne ne se souvient de qui elle se moquait ? Chez Zappa, heureusement, malgré le temps passé, et l'affadissement certain du versant gotlibien, un certain nombre de portraits et d'observations restent valides, car le moraliste affleurait sous le satiriste. Et mon oncle Jeff Zappa n'est pas uniquement écouté par des sociologues étudiant l'Américain moyen des années 70.

- Le troisième problème un peu embêtant de Frank Zappa, c'est qu'il n'a que très peu dormi entre 1965 et 1993, ses biographes ont repéré trois micro-siestes, l'une en 1972, pendant l'enregistrement de Waka/Jawaka, la seconde en 1981 à l'occasion de la promo de Shut Up 'N Play Yer Guitar, et la troisième pendant une séance de chimiothérapie qui ne devait malheureusement pas le guérir du cancer de la prostate, mais il a brièvement ouvert les yeux pour annoter une page de la partition qu'il était en train de composer, et  de ce fait, cette dernière sieste est niée par ses ayant-droits, et sa discographie reste une jungle inextricable d'enregistrements studios, de captations publiques parsemées d'overdubs, de disques semi-officiels et d'enregistrement pirates réhabilités à peu près partout, même par le Parti Communiste Chinois, qui est pourtant le premier à contester les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce quand ça l'arrange.

- Ce qui nous donne le quatrième problème, qui est bien ennuyeux, avec Frank Zappa : pour s'y retrouver dans cette overdose permanente de surabondance, il faut consulter des ouvrages spécialisés, ou tomber par hasard sur le site de référence, qui rend aussi maboul que l'était ce pauvre arabe dément de Abdul Ger'al-Darmalin.

la playlist du disque qui n'existe pas

 - Ce qui engendre le cinquième problème assez agaçant avec Frank Zappa, dont les adorateurs sont aussi pénibles à écouter que mon oncle Jeff, et qui peinent à parler d'autre chose que de leur Maitre. Heureusement, on peut couvrir leur babillage de geeks mal grandis avec n'importe quel disque de Frank, qui ne vivait que pour composer, comme on le découvre dans le film qui lui fut consacré par Alex Winter en 2020, principalement composé d'interviews de lui et de ses très proches.
https://www.muziq.fr/zappa-le-film/
Ce qui frappe, dans ces interviews, indépendamment de ce qu'on peut penser ou non de sa musique, c'est l'absolue clarté d'esprit dont il faisait preuve, et l'inconcevable liberté qu'il avait su conquérir en lui-même. Et comme le rappelle le jeune Thomas Jefferson en exergue de "Frank Zappa Et La Dînette De Chrome",  « Le prix de la liberté, c’est l’éternelle vigilance. »

un adorateur de Zappa reçu en audience privée par le Maitre

 - Pour la faire courte et éviter de créer le sixième problème vraiment rédhibitoire avec Frank Zappa, je dirais que cet enregistrement d'un concert de début 1978 à Berlin restitue très bien la puissance d'un orchestre pharaonique (Patrick O'Hearn, Terry Bozzio, Adrian Belew, Peter Wolf, Tommy Mars, Maurice Dubrignoulet) qui parcourt à fond les vélos le répertoire des albums officiels de l'époque (Zappa in New York, Sheik Yerbouti) avec entre autres des versions très réussies de Torture Never Stops, Bobby Brown, Yo'Mama, ainsi que d'hilarants intermèdes parlés où Zappa délire sur les groupies allemandes. 

le disque qui n'existe pas :


la note de pochette du disque qui n'existe pas

Pour aller plus loin :