dimanche 15 juin 2014

24 heures sans rillettes



En hommage à mes camarades techniciens et journalistes actuellement incarcérés dans la zone d'hystérie connective des 24 h du Mans tandis que je reste de garde à la station régionale d'une télévision du service public, j'ai trouvé la compilation qui va bien : celle de l'Excelsior, une salle de spectacles sise à 4 km du mans, distance insuffisante pour ne plus percevoir les cris de la foule déchainée, mais c'est toujours ça de pris.
C'est dingue qu'il y ait une telle richesse sur la scène française, pourvu que ça doure.
Jamais l'art n'a paru aussi inutile, jamais il n'a été aussi indispensable.

samedi 14 juin 2014

Barbara Carlotti - Cosmic Fantaisie - EP - (2014)

J'ai entendu la chanson "Du mouvement" distrait et d'une oreille, et puis le vers "baiser par terre jusqu'à demain" m'a travaillé au corps comme une promesse non tenue.
Après, j'ai galéré pour retrouver sur quelle radio je l'avais entendu, et à partir de là comment je pouvais trouver ce que c'était, mais avec les moyens modernes de recherche mis à la disposition des amateurs, la programmation quotidienne de chaque station de radio ouverte à tous les vents, ça ne devient même plus un sport de combat, y'a même plus l'excitation de la traque.
Barbara Carlotti anime une émission le soir sur France Inter, qui a l'air assez sympa et psychédélique, semble mener sa carrière de chanteuse avec une nonchalance sereine, ça ne casse pas trois pattes à un connard, tout est bien qui finit bien.
 
http://uptobox.com/tte6y9344pun

vendredi 13 juin 2014

La souterraine

On me signale l'existence d'une nébuleuse d'artistes d'avant garde, souterrains et francophones, dont la puissance de feu n'aurait rien à envier à celle de l'Etat Islamique en Irak et au Levant, tout en faisant moins de victimes civiles et militaires.

Ils sont audibles sur une série de compilations en libre téléchargement sur www.souterraine.biz
(bon là elles sont à 1 euro mais le 20 de chaque on repasse en gratuit, c'est bandcamp qui nous les met en payant après qu'on ait dépassé notre quotas de free download, ajoute-t-on derechef)
il y a des mini-albums best of de groupes inconnus sans labels et sans rien, et puis il y a les souterraines, compilations collectives avec 10 artistes différents par volume:

et puis on me dit aussi qu'il faut écouter Aquaserge, vraiment (voilà leur mostla tape : http://souterraine.biz/album/mostla-mix-serge-tape) et leur dernier album qui vient de sortir en vinyle.

C'est vrai qu'à la première écoute, c'est frais, noisy, 70's, psychédélique en diable, et furieusement arty. 
L'Histoire jugera, comme dirait Arrête-ton-Bachar.

mercredi 11 juin 2014

Pourquoi De Gaulle refusa-t-il toujours de commémorer le débarquement du 6 juin ?

J'en apprends de belles.
En plus, mon seul échappattoire aux commémorations du 6 juin a consisté à me plonger dans un énorme roman soi-disant de science-fiction, qui conte en fait les pérégrinations de voyageurs temporels hagards et égarés, voire carrément coincés pendant le Blitz à Londres, roman relativement ennuyeux pour les amateurs de SF, bien que sans doute passionnant pour les amateurs d'Histoire, qui en général méprisent plus ou moins cordialement la SF.
Heureusement, par association d'idées je me rappelle que Neal Stephenson, dont les romans ne sont plus traduits depuis 2001, à tel point que je me demande s'il écrit encore de la SF, devait voir publiée une de ses arlésiennes, et ô joie, apparemment, oui, et le tome 1 fait 1136 pages.
Sans nul doute la lecture de l'été.

[Edit] : lassé des aléas du réseau goutte à goutte, j'ai acheté hier soir 60 m de tuyau poreux pour arroser mon potager d'un simple click, et je n'ai pu résister à la curiosité d'aller voir si l'ouvrage récemment promu au rang d'obscur objet du désir (malgré des avis défavorables découverts postérieurement) était disponible au Leclerc Culturel qui jouxte le Monsieur Bricolage de la zone commerciale de Basse-Goulaine, qui ressemble à s'y méprendre à celle de Billings, Montana, en plus humble.

Il y était, mais ce n'est que le tome 1, qui fait dont la moitié des pages annoncées. En plus la manutentionnaire du Leclerc s'était trompée, elle l'avait étiqueté "les mémoires de Chirac", et j'y gagnais 9 euros.
Hélas, le code barre erroné fut dépisté par la caissière.
Le tome 2 sortira en août.
Mauvais feeling que ça sorte chez Sonatine et sous l'étiquette cyber-thriller, mais bon, qui ne risque rien reste devant son ordi.

mardi 3 juin 2014

[Repost] Imago - Folle avoine (1976)



22 févr. 2009
le retour de la vengeance des 33 tours hantés: 
toujours aussi mal enregistré à partir d'un vinyle usé... 
mais c'est dans l'ordre des choses, on les a tant aimés ceux-là...

[Edit] (de Nantes) du 3 Juin 2014

Après la réédition de leur second album,
j'exhume son bienheureux prédécesseur.
J'ai réécouté ce premier album d'Imago, 
sorti en 1976
toute la semaine dernière,
en repeignant les portes,
ô combien nombreuses, 
de ma si vaste demeure
qu'il y reste des pièces
dans lesquelles je ne suis pas encore entré.
En 1976, j'avais cette tête là.

Une tête à écouter du Imago, quoi.
J'ai un peu bougé depuis
alors que le premier album d'Imago, que dalle.
D'où la fureur des appelés
(et la jubilation des élus)
à graver leurs prénoms 
dans les sables bitumineux du temps !
On dira c'qu'on voudra, 
on aura beau s'la tirlipoter dans tous les sens,
l'année 1976 ne changera pas tellement au cours des prochains millénaires.
Je reste assez confiant dans le passé.

[Lien réactualisé 2014]

Je ne sais plus comment j'ai fait, je crois que je les ai trouvés sur t411
et qu'ils sont de meilleure qualité que les précédentes versions.

samedi 31 mai 2014

[ Repost ] Les Quatre Barbus - la pince à linge (1955)


Petite chanson post-électorale du 25 mai 2014 : 
La Tyrolienne Haineuse 
de Pierre Dac
(interprétée par les Quatre Barbus)


Lorsque sans parti pris
On établit le bilan d'l'humanité
D'aujourd'hui
Y d'vient limpid' comme
Un clair de lune et lumineux comme
Un clerc de notaire

Qu'c'est pas d'sitôt
Qu'les hommes s'ront frères
Et qu'malheureusement au contraire
Nous vivons à présent
Sous le signe affligeant
De la haine et d'ses affluents

C'est triste et déprimant !

Y a de la haine partout
Y a d'la haine tout autour de nous
Surtout partout où
Tout s'passe par en d'ssous
De mémoire de grincheux
Jamais dans les yeux
On n'vit tant d'regards haineux

Ah y en a t-i', y en a-t-i'
De cette haine qui
Soule les esprits
Renie la fraternité
Et répudie l'altruisme aussi

Hélas ! hélas ! l'altruisme est foutu
Y a pas plus d'altruiste
Que de beurre au r'bus
Y a plus que d'la haine
Si bien que dans l'pays
Bientôt tout le monde sera haï

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Mais là où ça se complique
Où ça vire au tragique
C'est qu'la haine devient pour chacun
Une espèce de besoin
Que d'authentiques sagouins
Entretiennent de près comme de loin

Y a d'la haine de toutes les nuances
D'la haine standard ou d'circonstances
Y a d'la haine de bon ton
Pour les haineux d'salon
Et de la grosse haine de confection

Mais de toutes les façons :

Y a trop de haine oui
Y a trop de haine
Et y a trop d'haineux
Ca tourne au scabreux
Et au scandaleux
Car certains haineux en arrivent même
Entre eux
A s'traiter de tête d'haineux

C'est un cercle vicieux
Car quand un haineux
Hait un autre haineux
Celui qui hait est aussi
Par l'autre haï
De même que celui
Qui est haï haïssant
Celui dont il est haï
Chaque haï donc est
Un haï qui hait

Ce qui fait qu'en fin d'compte
On peut voir comm' ça
L'haï ici est l'haï là
L'haï ici hait l'Haï là !

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Et voilà c'est comme ça
Qy'on hait à tour de bras
N'importe qui, n'importe quoi
Tout le monde et son père
Ou la crème de chester
Et qu'on se trompe de colère !

Y n'reste plus qu'une seule chose à faire
C'est d'rassembler par toute la terre
Tous les hommes généreux
Qui d'un coeur valeureux
Haïssent la haine et les haineux

C'est ce qu'il y a de mieux !

Hardi donc allons-y
Roulez tambours
Et sonnez trompettes et hélicons
Sus à ceux qui suent
La haine par tous les pores
Et qui s'font un sport
D'haïr de plus en plus fort.

A bas la haine et les haineux
Ainsi qu'ceux
Qui hurlent avec eux
Assez de haine assez d'gens
Qui passent leur temps
A haïr bêtement

Haine par ci
Haine par là

Ah, y en a-t-y d'la haine

Ici bas.



(photo © Gimli, fils de Gloïn)


Visionnaire en diable !
Longtemps avant qu'ayatollahs et moujahhidines remettent la bande de pileux à la mode, Les Quatre Barbus sévissaient déjà sur l'électrophone de mon grand-père.
C'est chez lui que j'ai entendu les premières chansons de Francis Blanche.
On me dira que si j'étais né avant 1962, j'aurais la nostalgie de Maurice Chevalier et Ray Ventura.
Meuh non.
Et puis d'abord, je fais c'que j'veux, c'est mon blog à moi que j'ai.

Voici donc un article pour amateurs avertis, avec des explicits lyrics.
C'est le double album miraculeusement réédité en 97 après leur tournée aux States et au Japon.

Il est un peu épuré pour me permettre de repeindre la porte du garage en moins de 90'25", mais il a survécu à la purge Megaupload, c'est vous dire s'il revient de loin.






jeudi 29 mai 2014

mardi 27 mai 2014

David Shephard - Longmire (Original Television Soundtrack) (2012)

C'est censé se passer dans le Wyoming, alors qu'un décryptage image par image du générique de fin révèle que c'est tourné au Nouveau-Mexique.
Ca part mal.
Les acteurs et les personnages sont sympas, mais les intrigues originales des romans de Craig Johnson sont mutilées, sanibroyées et caviardées par une bande de gougnafiers cocaïnomanes.

Il reste la bande-son de la série, pleine d'espace entre les oreilles.

https://www.mediafire.com/?i1szsza78n1qm5t

On peut même lire les romans du bocoboy en même temps.


Un livre, objet usuel au siècle dernier.

dimanche 25 mai 2014

Mark Bradshaw - Top of The Lake Soundtrack (2012)

Cette semaine j'ai un peu regardé la télé, entre autres la série Top of the Lake et le film Mysterious Skin.
Recommandés : que des trucs joyeux sur des familles qui vont bien et des enfants épanouis.

Par contre, j'apprends que Joseph Gordon Levitt, qui joue très bien dans Mysterious Skin, a réalisé le sinistre Don Jon (que je n'ai pas pris le temps de voir) et se prépare à commettre une version cinéma du comics Sandman; je vais faire chauffer les cailloux pour le lapider, ça sera ça de prêt.

Dans la musique de Top of the Lake, j'aime bien les moments où  Mark Bradshaw fait des gros ronds de fumée avec sa guitare, comme sur le morceau Moke.
Ca évoque aussi le guitariste de choc sur le seul album studio anthume de Jeff Buckley.
Je me demande si ce n'est pas lui qui fait le même coup sur la série Longmire, par ailleurs ô combien décevante par rapport aux romans de Craig Johnson dont elle est issue de mensonges.
Mais pour en revenir à nos moutons néo-zélandais, il y a aussi dans la B.O. de Top of the Lake une fausse Bjork (Georgi Kay), est-ce que c'est elle qu'on voit jouer de la guitare électrique toute mouillée sous la pluie dans le camp retranché des meufs perdues de Paradise, scène improbable au risque du court-jus ? J'en sais fichtre rien, mais plus j'écoute le disque, plus je me dis que Mark Bradshaw compose comme Dave Porter, le musicien qui signe la B.O. de Breaking Bad : du climax, que du climax, et encore du climax.

Notez bien que cet article ne vaut peut-être pas un coup de cidre, mais qu'en l'écrivant je n'ai fait de mal à personne, et que s'il n'apporte rien il n'enlève rien non plus.



http://www.israbox.com/1146481386-ost-top-of-the-lake-2013.html

Ah oui et j'allais oublier qu'à la fin du dernier épisode, quand on est quand même un peu soulagé après toute cette tension et ce gros peu de pathos, on entend un très beau morceau de Sigur Ros dont j'ai oublié l'imprononçable nom mais je me rappelle qu'on le trouve sur l'album ( ) (je ne plaisante pas, il a vraiment pour titre ( ) ) dont la pochette s'ornait d'une radiographie de mes poumons entre l'arrêt du tabac et la reprise de la choucroute, and french people are blah blah blah.