Black Sea (en tout petit) |
Où en étions-Nous avec XTC ?
(La Mare aux Pirates, 1987)
Souvenez-vous : en 1984, lorsque nous découvrons l'album, nous sommes Parisien.
Du 13ème, en plus. C'est pas banal. Notre représentation du monde est tout aussi anamophique, et vue du navire des pirates de Masse, l'Angleterre d' XTC est plein de Suédoises, mais elles restent inaccessibles. Nous franchirons pourtant le Channel, mais de Suédoises, bernique.
Nous flashons à mort sur Complicated Game, le dernier titre du premier album d' XTC, une sombre histoire de raie au milieu pleine d'un humour absurde et désespéré comme seuls les Anglais savent en écrire, sauf Rick et Morty.
(A little girl asked me should she part her hair upon the left, no
A little girl asked me should she part her hair upon the right, no
I said it doesn't really matter where you part your hair
Someone else will come along and move it and it's
Always been the same
It's just a complicated game)
Nous en tirons une inépuisable mine de selfies antidatés à base de prises de vues narcisso-yepes de notre liaison dangereuse avec une cousine anorexique, dont nous nous demandons parfois si nous avons fini par nous en remettre; car comme le dit Eva Bester sur France Inter, la Madone du Spleen qui n'a pas une tête à faire de la radio, « le chagrin amoureux est le pire de tous les deuils, car la personne concernée est encore en vie ».
Ca serait pas très futé de prendre cette remarque (au demeurant frappée au coin du bon sens) au pied de la lettre, et d'aller finir ma cousine à la hache maintenant, trente ans après.
Elle a refait sa vie, et s'occupe très bien de ses non-enfants.
A écouter la mutine Eva, la rédemption [des affres de la mélancolie, cet état d’âme « assimilé au génie pendant l’Antiquité, ensuite à la folie, aujourd’hui à la maladie maniaco-dépressive »] serait dans l’action ou l’absurde.
Au point de s’être fixé elle-même une règle : inventer systématiquement une phrase insensée pour clore l’émission.
D'accord, alors, on va plutôt faire ça.
Devis gratuit, travail soigné.
Histoire de pas finir dans le journal.
Non, pas celui-là.
L'autre.
Voilà.
C'est mieux.
En ce qui concerne XTC, suite à cette rupture amoureuse, alors que la Madone du Spleen n'est encore qu'une vague lueur dans l'oeil de son père quand il regarde sa mère, Nous perdons ensuite connaissance ainsi que tout intérêt pour la musique enregistrée, jusqu'en 1989 et la sortie de leur album Oranges & Lemons alors encensé par Philip "Tactical" Manoeuvre, le Grant Morrison de la rock critique.
1992 perce sous 1989, et c'est déjà leur avant-dernier chant du cygne : l'extraordinaire "Nonsuch".
25 ans s'écoulent comme qui rigole.
2017 : Steven Wilson, qui a tellement remixé King Crimson qu'il croit désormais s'appeler Steving Crimson, ne sait plus à quel Saint se vouer pour relancer sa carrière d'animateur de MJC de vieux dans les résidences médicalisées pour seniors cyberdépendants qu'il écume de l'Ecosse au Japon, tant que la situation en Corée n'est pas stabilisée.
Coup de génie ou suggestion discrète d'un producteur lui aussi aux abois depuis l'affaire Weinstein, Stevie décide alors de remixer tout XTC.
Et c'est comme ça que je découvre Black Sea, album pop acidulé aux riches textures sur lesquelles je vais pas épiloguer vu comment je viens de me retourner un ongle, dont les différences avec le mix original ne peuvent me sauter à l'oreille vu que je l'ai pas tellement écouté à l'époque, que le mp3 c'est de la merde et que je suis bourré d'acouphènes.
Mais qu'importe le flacon.
Si vous voulez entendre sa conclusion ébouriffante de conclusion concision, c'est là :