Comme les lanceurs d'alertes à la François Béranger n'avaient pas été entendus en leur temps, on a eu droit à Mr. Robot.
Comme Béranger, tout ce qu’il dénonçe est en train d’arriver, en pire.
Même si chez lui c'est un peu fumeux et tarabiscoté.
Même si chez lui c'est un peu fumeux et tarabiscoté.
Pour ceux qui ne suivent pas la série, le résumé détaillé des épisodes sur Wikipedia, qu'on jurerait rédigés par une I.A. de classe moins deux qu'on a forcé à ingurgiter les trois saisons d'un coup alors qu'elle aurait voulu voir Silicon Valley, rend l'épopée encore plus incompréhensible qu'elle ne l'est déjà.
Comme le fait remarquer une lectrice avisée du Monde des Séries (qui possède elle-même un blog fichtrement intéressant) :
"Je ne sais pas si les scénaristes savent exactement où ils vont, ou s’ils sont aussi barrés que l’esprit d’Elliot, ou si c’est le monde dans lequel nous vivons qui est complètement fou, toujours est-il que le spectateur expérimente lui-même à chaque épisode l’angoisse extraordinaire d’Elliot, et partage sa confusion terrible. La fin de la seconde saison est à l’image des épisodes passés depuis le début : on ne sait pas si le moteur de la narration est la schizophrénie d’Elliot, ou si c’est le récit d’une destruction (ou d’une tentative de destruction) de l’hyper capitalisme financier et du fascisme latent des sociétés du contrôle généralisé. Les deux sans doute. L’importance que prend l’organisation The Dark Army est tout à fait terrifiante (je ne peux pas m’empêcher de penser au livre de Pynchon, Fonds Perdus (Bleeding Edge) avec ses plongées dans les arcanes ambivalentes du dark web, repaire de geek géniaux et de mafiosi déments). Phillip Price, le PDG d’E(vil) Corp, figure l’hégémonie des multinationales sur le politique, n’est pas moins terrifiant. Bref, le monde de Mr Robot est un cauchemar – comme je dis souvent quand j’évoque un patient paranoïaque : « le problème, c’est qu’il se pourrait bien qu’il ait raison. »