dimanche 27 décembre 2009

The the - Infected : the videos (1986)

En 1986, l'album de The The marqua l'apogée de la carrière de Matt Johnson.
La remarque "Many of the tracks carried on with Johnson's main topics of his feeling of alienation from society as all whole and the melancholy that this generates in young males." concourt pour le prix de l'euphémisme 2012.
Non seulement la bande de tarés avec qui je faisais de la vidéo dans les combles d'une école maternelle de la banlieue parisienne écoutait le disque en boucle en buvant sec et en fumant la chandelle par les deux trous, mais j'avais acheté la VHS des vidéos de l'album, et puis je l'ai prétée à un gars qui est parti monter Taxi Video Brousse sans me la rendre.

A côté de ces clips, Fellini est un cinéaste d'une rare sobriété.
Et on comprend que Matt se soit brisé les dents et cassé les ailes sur les récifs du business sans devenir ni le Bono bis, ni le Muse pas drôle au titre desquels il avait toutes les aptitudes pour parvenir.

http://en.wikipedia.org/wiki/Infected_(album)

http://en.wikipedia.org/wiki/The_The

samedi 26 décembre 2009

"Ce que Sarkozy propose, c'est la haine de l'autre"

http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/12/26/ce-que-sarkozy-propose-c-est-la-haine-de-l-autre_1285128_823448.html


LE MONDE | 26.12.09 | 14h42 • Mis à jour le 26.12.09 | 15h21

Démographe et historien, Emmanuel Todd, 58 ans, est ingénieur de recherche à l'Institut national d'études démographiques (INED).
Inspirateur du thème de la fracture sociale, repris par Jacques Chirac lors de sa campagne présidentielle de 1995, il observe depuis longtemps la coupure entre élites et classes populaires. Il livre pour la première fois son analyse du débat sur l'identité nationale. Sans dissimuler sa colère. "Si vous êtes au pouvoir et que vous n'arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires à tout prix devient comme une seconde nature", estime-t-il.
Que vous inspire le débat sur l'identité nationale ?
Je m'en suis tenu à l'écart autant que possible, car ce débat est, à mes yeux, vraiment pervers. Le gouvernement, à l'approche d'une échéance électorale, propose, je dirais même impose, une thématique de la nation contre l'islam. Je suis révulsé comme citoyen. En tant qu'historien, j'observe comment cette thématique de l'identité nationale a été activée par en haut, comme un projet assez cynique.
Quelle est votre analyse des enjeux de ce débat ?
Le Front national a commencé à s'incruster dans le monde ouvrier en 1986, à une époque où les élites refusaient de s'intéresser aux problèmes posés par l'intégration des populations immigrées.
On a alors senti une anxiété qui venait du bas de la société, qui a permis au Front national d'exister jusqu'en 2007. Comme je l'ai souligné dans mon livre, Le Destin des immigrés (Seuil), en 1994, la carte du vote FN était statistiquement déterminée par la présence d'immigrés d'origine maghrébine, qui cristallisaient une anxiété spécifique en raison de problèmes anthropologiques réels, liés à des différences de système de moeurs ou de statut de la femme. Depuis, les tensions se sont apaisées. Tous les sondages d'opinion le montrent : les thématiques de l'immigration, de l'islam sont en chute libre et sont passées largement derrière les inquiétudes économiques.
La réalité de la France est qu'elle est en train de réussir son processus d'intégration. Les populations d'origine musulmane de France sont globalement les plus laïcisées et les plus intégrées d'Europe, grâce à un taux élevé de mariages mixtes. Pour moi, le signe de cet apaisement est précisément l'effondrement du Front national.
On estime généralement que c'est la politique conduite par Nicolas Sarkozy qui a fait perdre des voix au Front national...
Les sarkozystes pensent qu'ils ont récupéré l'électorat du Front national parce qu'ils ont mené cette politique de provocation, parce que Nicolas Sarkozy a mis le feu aux banlieues, et que les appels du pied au FN ont été payants. Mais c'est une erreur d'interprétation. La poussée à droite de 2007, à la suite des émeutes de banlieue de 2005, n'était pas une confrontation sur l'immigration, mais davantage un ressentiment anti-jeunes exprimé par une population qui vieillit. N'oublions pas que Sarkozy est l'élu des vieux.
Comment qualifiez-vous cette droite ?
Je n'ose plus dire une droite de gouvernement. Ce n'est plus la droite, ce n'est pas juste la droite... Extrême droite, ultra-droite ? C'est quelque chose d'autre. Je n'ai pas de mot. Je pense de plus en plus que le sarkozysme est une pathologie sociale et relève d'une analyse durkheimienne - en termes d'anomie, de désintégration religieuse, de suicide - autant que d'une analyse marxiste - en termes de classes, avec des concepts de capital-socialisme ou d'émergence oligarchique.
Le chef de l'Etat a assuré qu'il s'efforçait de ne pas être "sourd aux cris du peuple". Qu'en pensez-vous ?
Pour moi, c'est un pur mensonge. Dans sa tribune au Monde, Sarkozy se gargarise du mot "peuple", il parle du peuple, au peuple. Mais ce qu'il propose aux Français parce qu'il n'arrive pas à résoudre les problèmes économiques du pays, c'est la haine de l'autre.
La société est très perdue mais je ne pense pas que les gens aient de grands doutes sur leur appartenance à la France. Je suis plutôt optimiste : quand on va vraiment au fond des choses et dans la durée, le tempérament égalitaire des Français fait qu'ils n'en ont rien à foutre des questions de couleur et d'origine ethnique ou religieuse !
Pourquoi, dans ces conditions, le gouvernement continue-t-il à reprendre à son compte une thématique de l'extrême droite ?
On est dans le registre de l'habitude. Sarkozy a un comportement et un vocabulaire extrêmement brutaux vis-à-vis des gamins de banlieue ; il les avait utilisés durant la campagne présidentielle tandis qu'il exprimait son hostilité à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne dans un langage codé pour activer le sentiment antimusulman. Il pense que cela pourrait marcher à nouveau.
Je me demande même si la stratégie de confrontation avec les pays musulmans - comme en Afghanistan ou sur l'Iran - n'est pas pour lui un élément du jeu intérieur. Peut-être que les relations entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, c'est déjà pour lui de la politique extérieure ? On peut se poser la question...
Si vous êtes au pouvoir et que vous n'arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires à tout prix devient comme une seconde nature. Comme un réflexe conditionné. Mais quand on est confronté à un pouvoir qui active les tensions entre les catégories de citoyens français, on est quand même forcé de penser à la recherche de boucs émissaires telle qu'elle a été pratiquée avant-guerre.
Quels sont les points de comparaison avec cette période ?
Un ministre a lui-même - c'est le retour du refoulé, c'est l'inconscient - fait référence au nazisme. (Christian Estrosi, le 26 novembre, a déclaré : "Si, à la veille du second conflit mondial, dans un temps où la crise économique envahissait tout, le peuple allemand avait entrepris d'interroger sur ce qui fonde réellement l'identité allemande, héritière des Lumières, patrie de Goethe et du romantisme, alors peut-être, aurions-nous évité l'atroce et douloureux naufrage de la civilisation européenne.") En manifestant d'ailleurs une ignorance de l'histoire tout à fait extraordinaire. Car la réalité de l'histoire allemande de l'entre-deux-guerres, c'est que ce n'était pas qu'un débat sur l'identité nationale. La différence était que les nazis étaient vraiment antisémites. Ils y croyaient et ils l'ont montré. La France n'est pas du tout dans ce schéma.
Il ne faut pas faire de confusion, mais on est quand même contraint de faire des comparaisons avec les extrêmes droites d'avant-guerre. Il y a toutes sortes de comportements qui sont nouveaux mais qui renvoient au passé. L'Etat se mettant à ce point au service du capital, c'est le fascisme. L'anti-intellectualisme, la haine du système d'enseignement, la chasse au nombre de profs, c'est aussi dans l'histoire du fascisme. De même que la capacité à dire tout et son contraire, cette caractéristique du sarkozysme.
La comparaison avec le fascisme, n'est-ce pas excessif ?
Il ne s'agit pas du tout de dire que c'est la même chose. Il y a de grandes différences. Mais on est en train d'entrer dans un système social et politique nouveau, qui correspond à une dérive vers la droite du système, dont certains traits rappellent la montée au pouvoir de l'extrême droite en Europe.
C'est pourtant Nicolas Sarkozy qui a nommé à des postes-clés plusieurs représentantes des filles d'immigrés...
L'habileté du sarkozysme est de fonctionner sur deux pôles : d'un côté la haine, le ressentiment ; de l'autre la mise en scène d'actes en faveur du culte musulman ou les nominations de Rachida Dati ou de Rama Yade au gouvernement. La réalité, c'est que dans tous les cas la thématique ethnique est utilisée pour faire oublier les thématiques de classe.
Propos recueillis par Jean-Baptiste de Montvalon et Sylvia Zappi

vendredi 25 décembre 2009

Alan Moore + JH Willams III : Promethea #1/12

Chaque fois que j'essaye de lire Promethea en V.O. (achat inconsidéré sur Amazon puisque la fin de l'intégrale tarde à paraitre en France) je cale entre le fascicule 10 et le 12. Soit entre le moment où la demi-déesse est initiée aux mystères de l'amour tantrique par un mage noir décalqué sur un Jodorowsky décati, et celui où elle fait un voyage à travers les arcanes du tarot qui lui sont explicités par deux serpents pédagogiquement intarissables. "I believe Promethea may be properly considered as a descendent of religious art: art that can function to inspire spiritual experiences as well as instruct. Although Moore cannot create in a comic book the kind of multisensory input that a worshipper in a medieval cathedral had, the kabbalistic issues of Promethea combine word and image in an intensely experiential way. Each issue, through specialized color palette, unusual layouts, and precisely crafted dialogue and imagery, invites the reader to do more than simply read the book... As Sophie travels through these various levels of consciousness, the reader is encouraged to do the same – to contemplate each page slowly, immersing him- or herself in the complex play of images, words, and colors that capture each issue’s unique state of mind. Although these issues tell a story as well as attempt to educate, they also serve the unusual purpose of being meditational tools, triggers for altered states of consciousness. As he told Comic Book Artist in an interview published in June 2003, Moore wrote many of these issues in a state of ritual meditation. In order to describe each of the kabbalistic states of consciousness that Sophie and Barbara would explore, he sought to achieve them, and to produce his art as an expression of that state. “What you were seeing in the comic is not the report of the magical experience,” he told CBA. “It was the magical experience” " - Christine Hoff Kraemer, From "Promethea : Comics as Spiritual Tool" “I diverge from a lot of magicians who feel that to work magic is to become a god, whereas I’d say that to work with magic is to become a complete human being. I think that it grounds people to reality. People might think that statement is strange, when we’re talking about something that’s infested with gods and demons. For me, magic isn’t about new alien worlds, it’s about different ways of seeing this world and those ways of seeing it are often more sophisticated than current methods." - Alan Moore, The Tripwire Interview, 2001 
Copieux et roboratif, mais souvent bourratif aussi, pour mon niveau d'anglais et de pratique spirituelle. 
Un peu comme si Pline Junior se lançait dans la bédé après avoir bu deux caisses de Monster Energy Drink. Mais au moins c'est pas un nivellement par le bas. 
Et Moore n'est pas le seul sur ce terrain de la panspiritualité, dont Blanche Neige et les sept chakras offriraient une version moins ludique. 

jeudi 24 décembre 2009

Warren Ellis : Anna Mercury #1 (2008)

Télérama et Courrier International ont fait des numéros doubles pour Noël, je vois pas pourquoi je m'en priverais maintenant que ma connexion est redevenue normale, en attendant Hadopi.

Anna Mercury is a leather-clad, red-headed hero who travels between parallel worlds, fighting to keep advanced weaponry from being used by more primitive worlds.

On Earth, in the modern day United Kingdom, Anna Mercury is actually Anne Marie Britton, an agent of the government, tasked with missions in the five parallel worlds adjacent to our own. Anna's travels through the space between worlds charges her equipment that lets her defy gravity, move through solid objects, and perform other feats, though the energy is limited and must be monitored closely.

(from the wiki)

C'est la fête !

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Richard Corben : une femme bafouée (1980)


Yipie yeah !
Un vieux Corben bien laid de derrière les fagots pour fêter le déblocage de la DLM qui pourrissait ma ligne Orange depuis 3 mois, débridée grâce aux conseils des hotliners anonymes.

http://www.megaupload.com/?d=HIUVWG31

mercredi 23 décembre 2009

le grenier de mamie Ninja


Mamie Ninja (tune) fait des yaourts qui piquent les yeux, bien plus que ceux de mamie Nova (tunes).
Passque c'est déjà l'heure d'avoir la nostalgie des bons produits qu'elle mettait dedans, et qui faisaient tousser.
"I remember this CD was given to me by Ollie Teeba of The Herbaliser while we were smoking black hash on the staircase of Prague's Roxy before their gig."
Great blog, and great stuff, comme on dit dans l'Aveyron.
N'oublions pas que la nostalgie n'a qu'un seul argument, qu'elle nous ressasse inlassablement : c'était bien parce qu'on était jeunes !
sous-entendu plus jeunes que maintenant.
De demain elle ne veut rien savoir, et pour cause.

mardi 22 décembre 2009

samedi 19 décembre 2009

Alan Moore + Juan Jose Ryp : Another suburban romance (2003)


Dans un vieux Métal Hurlant, Joe Staline disait de Manara que c'était un Moebius de Prisunic.
Et encore, c'était du temps de ses premiers albums chez Casterman, largement art et essai par rapport à ce qu'il a fait ensuite.
Bref.
Allez, quand il est en noir et blanc, on voit bien ce que Ryp est à Geoff Darrow ... on se demande comment il fait pour évaluer la profondeur de champ de ses différents plans image tant tout semble au même niveau avant la mise en couleurs.
...et Alan Moore en roue libre, débauché par Warren Ellis pour aller faire du nimporte naouak chez Avatar Press en recyclant ses fonds de tiroir...
heureusement que je suis un archiviste aux idées larges.