« Lorsque sa télé tomba en panne et ne montra plus rien d’autre qu’un champ de lignes grises ondulantes agrémenté de points qui bougeaient comme de la poussière en suspension dans un fluide et placée sous le microscope pour démontrer le mouvement brownien, le tout accompagné du murmure électronique du haut-parleur, Bennie Noakes (défoncé à la tryptine, rappelle Warsen) songea à la faire réparer. Mais après une heure ou deux, il trouva que ce spectacle, dans sa spontanéité aléatoire, et le bruit, étaient en eux-mêmes psychédéliques. De plus, la réalité n’était plus cette intruse qui ne parlait que de gens en train de tuer des gens. Ramené à l’état de pure perception, il continua à regarder l’écran. De temps en temps, il disait : « Bon Dieu, mais quelle imagination je peux avoir. » John Brunner, « Tous à Zanzibar » (1968) Edith : je ne savais pas trop comment finir l'article, quand je l'ai démarré ce matin. Mais les vidéos, dont j'ignorais l'existence et que j'ai découvertes petit à petit, parlent d'elles mêmes. La synthèse nous est offerte par Sb : https://www.facebook.com/filipflatau/videos/10153855002525992/?pnref=story
C'est vrai que ça ne fait pas rire.
Willem a beaucoup perdu la gniaque depuis qu'il a survécu à tous ses collègues de bureau.
Pour rire aux sanglots de consolation, c'est là.
N'hésitez pas à cliquer sur la vidéo, ce n'est pas sale.
Sinon, cette nuit j'ai commencé à regarder la vidéo d'Alain Soral, ce triste sire, (on est tous le triste sire de quelqu'un), ce frère en désolation.
Bon, enfin, si c'était mon frère, je refuserais quand même d'épouser sa soeur.
Le pire, c'est qu'il dit des trucs intéressants, qui surnagent parfois au milieu de son vomi complotiste. Cest comme ça qu'il gagne des points, comme sa copine Marinella, celle qui a des roulettes en chocolat.
Malheureusement je me suis endormi au bout de 13 minutes.
Le jetlag.
Comme vous le feriez si je vous assumais d'un talk show de 13 minutes.
Tiens, il faudra que j'essaye.
Evidemment c'est encore parti d'une mauvaise blague de Nova Express, celui par qui ses sandales arrivent, et qui ferait mieux de faire ses prosternes, si vous voulez mon avis.
J'ignore pourquoi les reprises death métal m'évoquent toujours des bruits de bottes, sans parler d'avoir l'impression d'être tombé dans un cauchemar à N dimensions et à 4 litres 12 la veille de ses noces, mais c'est ainsi.
Ca doit venir de Rammstein et le leur iconographie douteuse.
Et encore celle-ci, qui m'a fait hurler de rire, parce que quand j'étais jeune j'avais fait une fixette sur l'original
un jour où j'avais trop pris de coke en travaillant sur Culture Rock.
Voilà, vous savez tout.
Inutile de venir me chercher des poux dans la tonsure, j'ai balayé devant ma porte.
Une nuit où Avide Vincent cherchait un raccourci clavier pour accéder à des sites de Q que jamais il ne trouva, il fit le tour des blogs de nuit où l'on boit et l'on danse, et ouït alors promptement une musique céleste d'outre-tombe propre à réveiller son enfant mort de faim qui sommeillait en lui.
Et depuis, il tente de convaincre un monde incrédule que le salut individuel est à la portée d'un simple clic, à condition de ne pas se gourer de link.
Signalé par ce diable d'homme de NovaExpress qui ne dort jamais que d'une oreille, un disque curieux, qui chie un peu à l'oreille (selon l'expression du regretté Patrick Fonte dans son stand-up pédophile "L'enclume des jours") mais qui relève d'une intention louable, à défaut de convaincre mes organes auditifs rongés d'acouphènes dûs au stress de n'avoir pas su m'accepter moi-même ces derniers mois : "Created by 200-hour RYT-certified instructor, Kimee Massie, BLACK YO)))GA is vinyasa style yoga set to drone, noise, stoner metal, ambient, industrial, space doom, and other traditional meditation music. It incorporates basic poses in a relaxed environment, while focusing on safe body mechanics. It’s a traditional class in practice, though darker than what you may typically associate with yoga.
Since 2012, the music for these classes has been a series of mix-tapes. This particular recording, however, was performed and created by the BLACK YO)))GA Meditation Ensemble, an eclectic group of metallic hippies and doomlords, headed up by Kimee’s husband, Scott Massie. This ensemble has produced a soundscape tailored to create a heavy meditative space in order to spread the benefits of yoga to people within their own art and music communities: people who may battle depression, anxiety, alcoholism, drug addiction, trauma/PTSD, phobias, dark passengers, etc.; those who may not feel they fit into the typical yoga classes; the people who, in all rights, may most need the balance and release of yoga to return to and lead rich, fulfilling lives.
“You can’t fully appreciate the light until you understand the darkness.”
C'est ma foi un lieu commun de la spiritualité, mais en sortant du bus je viens d'en croiser une version illustrée qui disait "Jamais l'ombre ne voit le soleil". Renseignements pris, la citation exacte serait plutôt "Jamais le soleil ne voit l'ombre." (Léonard de Vinci/ Carnets de Root) Ce à quoi je pourrais rétorquer mon Khalil Gibran : "Tu ne vois que ton ombre lorsque tu tournes le dos au soleil." voire mon Albert Einstein : "La lumière est l'ombre de Dieu." Mais ça nous mênerait où ? au point de Godwin en deux coups de cuillère à pot, comme toutes les discussions d'Internet.
Pour en revenir au disque, les toxicomanes sourds-muets auront du mal à se laisser convaincre, mais pour le reste de la populace, c'est bien moins pire que ce que notre ami virtuel met en ligne chaque jour que Dieu fait, au gré de son inspiration inoxydable et roborative, en quelques clics judicieusement balancés d'un index souple dans Spotify, et sans doute sans trop se casser le baigneur.
[Edith] me signale qu'à force de blablater pour enrôler l'innocent surfeur de web dans les casernes tantriques de la concurrence, j'ai oublié de dropper le link qui y mène.
On l'a connu (surtout moi) mieux inspiré, mais j'ignorais qu'il avait aussi ch** des trucs comme ça.
Au pire, une curiosité, au mieux une sacrée trouvaille.
En investiguant Youtube en caméra cachée à bord d'une ambulance banalisée, j'ai trouvé une nouvelle version des illusions perdues d'avant-hier enregistrée avec Steve Roach qui me sied bien, malgré des arrangements un peu sirupeux à l'orgue Hammond
(la version érotico-nostalgique "De ta lune, qui se souvient ? " n'a pas sa place ici, con se le diz)
Et j'ignorais que ma femme et son amant avaient enregistré "Frantz"
Après, on va encore me stigmatiser en faisant semblant de s'étonner que les méchants dans mon genre aient l'accent allemand dans les films de James Bond
il m'en faut pour une fois peu pour être neuneu
c'est assez rare pour être signalé
ainsi que le testament spirituel de Guy
qu'il m'a vendu sur son lit de mort :
Mon Dieu, protège-moi du beau Quand il n'est que masque du diable Eclaire-moi de ton flambeau Insaisissable O Jehovah Mon Dieu garde-moi des gentils Ceux qui ne sont que tout sourire Leurs dents montrent leu appétit Qui nous déchire O Jéhovah Mon Dieu, mon Dieu, Ne l'oublie pas Ce caillou vieux Que tu sauvas (bis) Mon Dieu confonds les religions Bureaucraties de ta croyance Qui ensanglantent nos régions De leurs vengeances O Jéhovah Mon Dieu garde-moi de ces fous Qui t'invoquent en simulacre Qui font de toi le dieu des loups Et des massacres O Jéhovah
Bon finalement je suis pas allé au concert de Arlt hier soir, hein, j’avais trop peur de me faire dessouder.
J'ai préféré aller au lit, rompu par les excès éditoriaux de ces derniers jours. J'aurais pu aussi réécouter les vieux Odeurs en chiant de repli communautariste dans mon froc. (j’écoute Odeurs pour masquer l’odeur, lol)
... et en regrettant que l'humour ne guérisse pas de la soif du Mal.
Ou si imparfaitement (cf l'équipe de Charlie Hebdo, pourtant définitivement guérie des deux maux en même temps en janvier dernier)
...Evidemment, je me suis réveillé frais comme un Armand Guidon une heure plus tard, prêt à en découdre avec moi-même et à me rebranler sur mes blogs jusqu’à avoir mal à la main.
Et puis, au concert d'Arlt, j'aurais risqué de croiser les branchés de la Nuit Nantaise, attirés par l'article récent et dithyrambique des Inrockuptibles, et de reconnaitre en eux le reflet distordu de ma propre existence pitoyable. Menacé d'apprendre des choses que je refusais de savoir, je me connais, j'aurai fui comme un vieux lavabo.
Alors qu'Internet m'offre gratuitement et sans me sortir les doigts du Q 3 concerts d'Arlt pour le prix de zéro :
Théâtralisons un peu notre propos ;
BERNARD :
La Peste soit d'Internet. Il précipite notre fin.
Jean Rostand le sentait déjà, en achevant ainsi un de ses livres :
« Alors l’espèce humaine passera comme ont passé les Dinosauriens et les Stygocéphales. Toute vie cessera sur la Terre qui, astre périmé, continuera à tourner sans fin dans les espaces sans bornes. Alors, de toute civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaux, religions, rien ne subsistera. En ce minuscule coin de l’univers sera annihilée pour jamais l’aventure falote du protoplasme, aventure qui déjà peut-être s’est achevée sur d’autres mondes, aventure qui en d’autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions créatrices des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l’échec final et à la ténèbre infinie. »
Quel merveilleux échantillon de langue artiste ! Jean Rostand est voluptueusement pessimiste et il se projette si bien sur l’univers que, peinte par lui, son image devient un portrait de Jean Rostand. Les « illusions » dont il parle sont créatrices « partout des mêmes tourments », mais, à l’écouter, elles ne créeraient et n’auraient jamais créé de joies ! J’aime à croire que les tourments de Jean Rostand lui sont des joies, mais quel viol de la théorie des ensembles ! Admirez au passage « Les Dinosauriens et les Stygocéphales », qui sont cousins germains de « La fille d’Agénor et de Léocadie », cette soeur jumelle de « La Fille de Minos et de Pasiphaé » : ce sont des trucs de métier qui ne manquent jamais de « faire bien ». Mais admirez surtout « promise dès le principe à la ténèbre infinie » : quelle splendeur ! C’est à la fois du Bossuet et du Baudelaire, saupoudrés d’un rien de Rembrandt ! Non, il n’y a pas d’écrivains plus doués que Jean Rostand. Mais la pensée qui s’exprime dans ces phrases si belles, comment, Philippe, la résumeriez-vous en un minimum de mots ?
PHILIPPE :
Merde !
BERNARD :
Pour faire part de son chagrin au peuple, je préfère la langue de Jean Rostand. J’admets que Philippe est plus
expéditif, mais vraiment trop sommaire !
PHILIPPE :
Vous m’avez demandé un minimum de mots. Si vous m’en accordez deux, il est facile d’exprimer toute la pensée contenue dans cette prose somptueuse : Memento mori.
2/ poursuivre notre autodestruction sans nul besoin de Dieu fâché, un usage pervers de la religion y suffisant amplement.
WARSEN :
HÉ LES MECS ! BARREZ-VOUS DE MON ARTICLE ! ALLEZ RÉPANDRE VOS BILLEVESÉES ORTHOLOGIQUES AILLEURS ! LAISSEZ-MOI CHANTER ASTRID AVEC MES VIEUX POTOS !
ASTRID
Allongé sur le lit
Astrid à mes côtés
Je rêve de fins de nuits,
De passions insensées.
Quand une pulsion me pousse
Aux conjugales audaces
Non point qu'elle me repousse
Elle devient tout de glace
Une seule fois l'année
La veille de la Toussaints
Elle commet le péché
Avec gants et dédain
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale
Pour conserver l'amour
Le froid est souverain
Ainsi s'explique
L'éternel féminin
Ardente comme une chapelle
Est l'image consacrée
Quant à l'aspect sexuel
De sa féminité
Demain premier novembre
Enfin nuit de sabbat
Je sens raidir le membre
Des plaisirs d'incubat
Acceptez-vous Astrid ?
Mon épouse reste coîte
Toujours aussi rigide
Sous mon étreinte moite
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale
Pour conserver l'amour
Le froid est souverain
Ainsi s'explique
L'éternel féminin
Les yeux fixés au plafond
Les mouches noires elle inspecte
Rien n'a changé sinon
De plus nombreux insectes
J'exprime ma déception
De cette passivité
Malgré nos conventions
De périodicité
Pourtant elle demeure muette
Qui ne dit mot consent
A ce propos m'inquiète
L'odeur qu'Astrid répand
Néanmoins défoulé
Je perçois de la sorte
L'évidente vérité
C'est qu'Astrid est bien morte
Astrid est à l'amour
Ce que la chambre froide
Est à l'institut médico-légal
Et si elle préfère Charcot
Au Marquis de Sade
C'est dû à sa nature sentimentale !
Before us great Death stands Our fate held close within his quiet hands. When with proud joy we lift Life’s red wine To drink deep of the mystic shining cup And ecstasy through all our being leaps— Death bows his head and weeps.
P'tain j'ai grillé NovaExpress sur ce coup-là...
Comment y va pleurer sa reum avec Mireille Pamieux...
c'est la fête du slip !
2_Lautréamont sous Benzédrine
On peut penser tout le Mal qu'on veut de l'étrange fonds de commerce d'Hubert-Félix, mais voilà quand même une chanson qu'elle était présuppositoire ! Et finalement moins mortifère que l'intégrale de Gérard Manchié.
3_ En cas de menace imminente d'attaque terroriste sur Bruxelles, pour éviter le burn-out, allez aux champignons !
La Trompette des Maures (appelée aussi trompette de la mort) est la cousine noire de la girolle.
Ce champignon est injustement appelé "la trompette de la mort" à cause de sa silhouette, qui évoque vaguement le djihadiste à cagoule au citadin paranoïde.
Ne vous y fiez pas ! La Trompette des Maures est délicieuse.
Cette espèce, très répandue, pousse par petits groupes autoproclamés essentiellement dans les forêts de feuillus (hêtres, chênes, châtaigniers, bataclans) ou parfois sous les forêts de conifères, appréciant les sols lourds et très humides (argileux, par exemple). Elle apparaît en automne (d'août à novembre, tous les vendredis 13), et peut être très abondante après de fortes pluies ou avant les élections.
Ce champignon est parfois difficile à distinguer du sol à cause de sa couleur sombre, de sa petite taille et parce qu'il est souvent recouvert de feuilles mortes. Il ne branle rien toute la journée en touchant ses Assedic d'Intermittent du Spectacle, spectacle qui est loin d'être permanent, mais quand ça y va, hardi petit.
Une fois débusqué, si il se met à crier « Houellebecq Akbar » en brandissant une Kalash, éloignez-vous d’un pas mesuré, pour bien lui montrer que la Mort ne vous effraie guère plus qu’une simple formalité douanière vers un monde peut-être meilleur. Pour JMS, qui sait pourquoi : pour l'idée, et pour le SAV, aussi.
Tentative d’humour de ma maman, 85 ans, samedi : « il faudrait leur expliquer qu’avec tous les attentats de ces dernières années, toutes les vierges du paradis ont été déflorées »…
Bon, tout ça c'est des mécanismes de défense.
Qui se manifestent même quand la ligne de défense a été largement enfoncée, voire plus que défoncée...
c'est un peu la ligne Maginot de l'Horreur après juin 40, quoi...
et comme le raconte Emmanuel Carrère dans "Le Royaume", “c’est le proverbialement caustique Billy Wilder qui sort de la première projection du film tiré du Journal d’Anne Franck. On lui demande son avis : “Oh, j’ai trouvé ça très beau, très émouvant… (un temps.) Mais tout de même, on aimerait connaitre le point de vue de l’adversaire.”
Un peu de pornographie affective pour M.W, qui sait pourquoi.
Aimer, même de façon toxique, c'est aussi envoyer un message fort à Daech.
Heu... M.W, si tu m'entends, ne prends pas ce post pour un message secret !
Bon, si c'est officiel, alors ça va.
Le comble serait qu'ils se cachent, en plus.
Est-ce que je me cache, moi ?
Enfin une femme qui a les couilles de se les faire sauter d'envoyer un message fort aux djihadistes, au gouvernement, et au mec qui fait la météo sur France 2.
For everyone who's had their joy stolen......
Finalement une chanson de saison, même si j'avais programmé l'article il y a 8 jours - entendue dans la bande originale de Crazy Heart, remarquable film sur la rédemption d'un chanteur de country alcoolo joué par Jeff Bridges.
Car la complaisance vis-à-vis de sa maladie, c'est bien joli, et elle contient sans doute sa propre récompense, mais quand même, un jour on se rend compte que savoir sans faire équivaut à ne pas savoir.
C’est bien embêtant, mais à part avaler ces amères lapalissades, pas moyen de sortir du Landerneau de l’addiction.
On peut aussi les mettre en chansons :
comme on dit au Bataclan, la musique adoucit les meurtres.
La peste soit du démon d'Internet, je viens de débusquer une version alternative dont j'ignore si elle est plusse pareille que l'original, mais fichtrement stéréoïsée.
Effectivement, l'originale est un peu moins pareille
Et voilà.
C'est bien joli de jouer les Cassandre en dénonçant la paille dans l'oeil des djihadistes en passant sous silence la poutre que l'on a dans le slip.
N'empêche qu'avec toutes vos conneries + les miennes, il refait un temps à écouter du Heldon.
Le disque s'ouvre par une petite mélodie au piano, en majeur, d'abord un peu hésitante, murmurée en écho bouche fermée par Babx, puis elle prend de l'assurance et un peu d'ampleur, tandis que des fantômes de poètes disparus viennent y toaster dessus des fragments de phrases, qu'on entend comme une radio reléguée en arrière-plan sonore, à la limite du hors-champ perceptuel, radio qui serait écoutée distraitement par l'ouvrier taciturne qui enduit généreusement de chaux les murs massifs de la propriété toscane inondée de flaques d’un soleil incandescent à travers les trouées de la vigne vierge, tandis qu'on caresse de deux doigts hésitants le clavier du grand piano à queue de bois laqué blanc disposé face à la mer, en cherchant à se rappeler et à reproduire cette mélodie naïve entendue jadis.
...si ça ne tenait qu'à lui, l'ouvrier il aurait bien mis les Grosses Têtes sur RTL, quoique le sémillant Ruquier lui fasse regretter les grandes heures de Philippe Bouvard, mais le maitre de maison lui a interdit d’écouter autre chose que France-Culture.
Et puis soudain, roulement de tambour, et BabX, le possédé du Verbe, comme d'autres sont possédés du Démon, du Blog, ou du Démon du Blog, commence à éructer avec des intonations de muezzin qui aurait maté l'Exorciste la veille, sur un fond de tango funèbre entrechoqué à la Tom Waits :
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah ! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons !
Après Thanatos, et c'est pas trop tôt, Eros entre en scène.
Mais c'est pour "La mort des amants".
Un guitariste qu'on jurerait fraichement sorti du tombeau du Jeff Buckley de son unique album anthume tisse des guitares hypnotiques.
BabX se perche sur un demi-ton et ne le quitte plus.
"On peut, après tout, vivre sans le je-ne-sais-quoi, comme on peut vivre sans philosophie, sans musique, sans joie et sans amour. Mais pas si bien."
V. Jankélévitch
Rimbaud, Verlaine, Baudelaire et autres vieux macchabbées à la Artaud sont donc conviés à cet étrange festin de poésie vivante.
Même les inrocks trouvent ça bien, ce qui ne veut pas dire qu'il en vendra beaucoup.
Vous en mangez souvent, vous, de la poésie ?
En 2015 ?
L'occasion de rappeler notre engagement constant à voler des disques à l'étalage, la transgression des lâches que nous n'aurions guère osé faire dans notre prime jeunesse, rapines sans lesquelles nous pensions naïvement à l'époque que les artistes maudits auraient pu vivre décemment de leur art, et du coup leurs chansons auraient été sans doute moins bonnes.
Il faut toujours se méfier des paroles, quand il y a trop de sucre dans la musique.
Country music at its finest :
En voilà une chouette chanson apte à donner bonne conscience à tous ces bâtards du MidWest et d'ailleurs pour continuer à se comporter comme des trous de balles avec leur femme en se disant qu'elle a le dos large.
Good hearted woman, c'est comme les doubitchous dans le Père Noël est un scumbag :
sous le nappage onctueux et entraînant en diable (en tant que femme, j'ai un faible pour la pedalsteel guitare et les violons campagnards quand ils sont déchainés comme ici), un coeur ranci et phallocrate, l'hypocrisie masculine conçue comme un hommage du Vice à la Vertu.
Yippie yeah, les amincies.
Pourtant, comme le disait en d'autres temps le Schtroumpf à lunettes, "c’est très simple d’ouvrir le cœur, pas besoin du kamasutra. Il suffit de regarder l’autre comme une fin en soi, et non comme un moyen (pour reprendre l’expression de Kant). De le voir comme un individu, comme une totalité, au lieu de le voir comme le moyen d’obtenir quelque chose pour soi (de la reconnaissance, des sous, du plaisir…). C’est d’ailleurs pour cette raison que les nanas sont frustrées. Elle sont là comme des huîtres et c’est les mecs qui doivent les ouvrir. Dès ce moment, le mec est considéré comme un moyen (le couteau qui va ouvrir l’huître), donc ça ne risque pas de marcher. D’où la frustration. On a juste pété le bord de la coquille, mais l’huître est toujours fermée. Si l’huître pouvait voir qu’elle a en face d’elle un individu, un vrai, ça irait beaucoup mieux. Et vice-versa. Si les mecs arrêtaient de voir les nanas comme des poubelles où déverser leur frustration, ça irait mieux aussi. Les centres énergétiques s’ouvriraient naturellement si on arrêtait de les fermer et de les verrouiller comme les coffres-forts de la Banque de France. "
Allez, redonnez-moi un morceau de cette chose longue et molle.
Quoi ?
Qu'acousticai-je ?
Encore une compile pour ma femme ?
Je dois vraiment avoir quelque chose à me faire pardonner.
Mais quoi ?
La photo de sa vieille chatte pleine de poussière ?
Bon, d'accord, j'avoue que c'était assez malvenu, mais à part les couillons qui s'égarent sur mon blog au lieu d'élever leurs gosses dans le respect des enseignements du Bouddha, who gives a fuck ?
Ma compile lui a plu, je suis content.
C'est l'automne.
Les vieillards ne passeront pas l'hiver, même celui qui a écrit "Feuille vole", cette redoutable antienne des années 60.(antienne = refrain, souvent bref et de préférence chanté, avant et après un psaume) :
"et moi, j'aime cette feuille qui voudrait voler,
car qui ne veut pas voler est déjà enterré.
Feuille, vole vole, tombe, tombe aussi.
Pauvre feuille folle, merci !" Sic transit.
Evidemment, nul n'ignore aujourd'hui que Guy Béart était le pseudonyme de Philip K. Dick, que celui-ci avait choisi pour disparaitre de la scène publique et échapper au fandom SF, parce qu'il ne parvenait plus à écrire de SF sans glisser de nouvelles théophanies dedans, et ça l'agaçait.
C'est pourquoi il se contenta entre sa pseudo-mort en 81 et sa crise cardiaque sous pseudonyme le mois dernier, de trousser quelques ritournelles SF, que seuls les happy fews pouvaient décoder (la puce leur avait été mise à l'oreille par la pochette de disque que Moebius lui avait torchée entre deux crobards dégueulasses pour Inside Moebius, son décevant journal intime. Lui seul était au courant, et il emporta son secret dans la tombe.)
La preuve irréfutable de ce que j'avance.
Ce coup-ci, je crois bien qu'il est mort pour de vrai. Mais au fait, lequel des deux vient de disparaître ? Est-ce le Guy Béart qui rédigea "Le dieu venu du Centaure", roman qui préfigure les affres et les D-Liss de la pornodépendance 30 ans avant l'apparition d'Internet sur Terre, ou le Dick qui composa "Les collines d'acier", redoutable ritournelle SF qu'il chanta à la fête de l'Huma en 71 ? Dans sa biographie très documentée, Emmanuel Carrère reste étrangement muet sur la question. En tout cas, c'est l'occasion inespérée de réécouter l'album qui me plaisait bien quand j'étais petit, et qui me plait toujours aujourd'hui. Ca valait le coup d'en faire un gif animé, bondiou. C'est dommage qu'il ne se déclenche qu'une seule fois, à l'ouverture de la page, ou en cliquant sur l'image ci-dessus. Mais nos ingénieurs sont sur le coup. Tout porte à croire que c'est un problème de cache. Nous vous tiendrons informés d'heure en heure.
Repose en pé, guy. Désolé d'avoir lâché le morceau sur ta nécro, phil. Je vous lèche, parce que j’entends l’ambulance arriver et je vois les infirmiers en sortir, ils n’ont pas l’air très contents et il va falloir que je vous quitte.
Les mystères de la foi...
Repéré il y a quelques mois sur novaexpress, I Shall be no More m'a bien fait marrer.
La chanson aurait pu être écrite par le Cioran de "De l'inconvénient d'être né".
Mais j'ai mis quelques temps à fouiner plus avant, et à être un peu déçu ...
J'ai trouvé Tree of Life and Death assez ennuyant, pour du dark ambient.
Notre nouvel ami Coph Nia prétend avoir foi dans les Ténèbres.
C'est son choix.
Je trouve dommage de ne pas avoir toujours les moyens de sa prétention :
on voit vite les ficelles de sa petite tambouille.
La société nous rend malade par son absence de sens, puis elle nous vend des médicaments pour abréagir les symptômes les plus gênants socialement.
Justement, je dois faire face à une grève-surprise des pharmaciens.
Plus d'antidépresseurs à se mettre dans le cornet.
Fini de rire.
Retour aux fondamentaux.
Nous cessons de diffuser jusqu'à ce que nos non-revendications soient satisfaites, ce qui risque de prendre un moment.
Plus sérieusement, c'est un peu agaçant d'avoir des idées, de les mettre en ligne, puis de revenir dessus parce que je ne suis pas allé au bout.
Ca fait sérieusement baisser ma productivité.
Je fais une pause pour finaliser mes prochains articles avant diffusion en prime time.
Comme je le lis ici, "Vouloir nous brule et pouvoir nous détruit, mais savoir laisse notre faible organisation dans un perpétuel calme".