lundi 4 novembre 2024

Qu'avons-nous raté aux Utopiales 2024 ?

Pour changer de la SF j'ai lu de la physique quantique.
Les physiciens sont les moralistes de l’espace-temps.
Ils nous disent où est-ce qu’on a le droit, et quand,
et où est-ce qu'on ne l’a pas (tout le temps).
A part insister sur le fait que les deux piliers
sur lesquels repose notre physique contemporaine
 – relativiste et quantique -
impliquent des visions du monde incompatibles,
il ne s’avance pas trop, le mec.
Je vais relire de la SF.

Il y a dix ans, dévalant la pente fatale du déclinisme à bord d'une planche de surf en acier zingué, je prédisais la mort de la SF.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/08/la-mort-de-la-sf.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/11/la-mort-de-la-sf-iii.html

En fait je ne faisais que paraphraser un article de Télérama que j'avais lu la veille aux cabinets. La SF de quand j'étais p'tit, celle des années 70 avait prédit un avenir plombé qui commençait à éclore, par petits bouts, rendant la littérature d'anticipation et  les cauchemars de l'imaginaire obsolètes; et tous les lecteurs avaient fui vers la fantasy, la bit-lit et les blogs de rendement monétaire. Aujourd'hui que George RR Martin a avoué avoir pompé Game of Thrones sur Les Rois maudits de Maurice Druon, l'engouement pour les tolkieneries recule, et la SF va mieux; de jeunes auteurs m'ont redonné foi en le genre, comme Rich Larson, Adrian Tchaikovsky, Michel Barnier, Ray Nayler. Mais c'est le futur qui semble désormais foutu dans la RRR (Réalité Réelle Ratée). Du coup, comme il n'aura jamais lieu, qu'à la place on aura sans doute droit à survivre misérablement dans une version carabinée du Goût de l'Immortalité de Catherine Dufour, la SF redevient de la science-fiction ! La littérature des trucs qui n'adviendront jamais ! On ne peut pas tout avoir. Alors je suis allé aux Utopiales, avec la place gagnée sur l'extranet de mon entreprise, comme dans un épisode de Black Mirror. J'y suis allé pour brûler en place de grève tous les nouveaux best-sellers de catastrophe climatique (Le ministère du futur, Le déluge) ou pandémique dont nous n'avons vraiment pas besoin vu que nous vivons déjà dedans, mais mes allumettes étaient mouillées par le crachin nantais, alors j'aurais juste bien aimé me faire dédicacer le nouveau livre de Ray Nayler mais sa table ronde au Lieu Unique était blindée de chez blindée, et on est plusieurs dizaines de fans à s'être faits refouler. J'ai acheté le livre et je suis rentré chez moi en bus. Les idées de l'auteur contenues dans l'ouvrage sont plus importantes que d'avoir son autographe dessus.

Sur ce stand on pouvait vivre en immersion 3D dans une projection virtuelle de la Réalité Réelle Ratée, 
mais ça faisait trop peur, je ne me suis pas arrêté.

C'est dommage, j'ai aussi manqué Olivier Ertzscheid, le maitre de conférences en sciences de l'information qui picote et décape sans décapoter.

https://affordance.framasoft.org/2024/10/retour-dutopiales-hyperaffects/

Le problème, aussi, pour les vieux geeks comme moi, c'est que le programme des Utopiales fait 124 pages écrites tout piti, et le temps de s'être correctement informé sur l'ensemble des conférences, des auteurs et des expos, le festival est déjà fini. A de rares exception près, le cinéma de SF persiste à avoir 20 ans de retard sur la littérature de SF, c'est une opinion que j'ai du lire dans Métal Hurlant vers 1978 et qui ne s'est jamais démentie depuis, donc je ne m'intéresse pas à la programmation du festival, pourtant conséquente, j'ai aussi trouvé les expos de cette année indigentes, et je ne recherche que les auteurs et les conférences. Heureusement, certaines tables rondes fleurissent déjà en streaming (le streaming c'est le mal, comme je l'ai compris en regardant Frankenstream, ce monstre qui nous dévore, en streaming sur Arte) comme celle-ci qui portait sur le fait avéré que l'IA va nous ratatiner sur tous les plans, y compris celui de la connerie, où nous sommes quand mêmes réputés costauds.

Qu'il soit utopial ou paranoïde, l'avenir n'est plus ce qu'il était. Comme le disait jadis Gérard Klein sur le forum du cafard cosmique : "J'ai le cafard, et il est cosmique". J’ai aussi retrouvé quelques conférences des éditions précédentes des Utopiales, en attendant de voir émerger celle avec Ray Nayler (ou pas).

2022 :

https://www.actusf.com/detail-d-un-article/utopiales-2022-toutes-les-conf%C3%A9rences

2023 :

https://podcast.ausha.co/les-podcasts-des-utopiales

encore plus fort : je viens de retrouver 2018 dans un de mes vieux articles !

https://www.actusf.com/detail-d-un-article/conferences-utopiales-2018


Rendez-nous les futurs craignos des années 70
à la place du présent tout pourri de maintenant !



dimanche 3 novembre 2024

vendredi 1 novembre 2024

Ramon Pipin : Best Oeuf USB 32Go (2023)

Pour le packaging,
on n'est pas loin des bonbons Haribo,
pour le goût c'est plutôt vinaigré.  
"Demain, 1er novembre,
Enfin nuit de sabbat !"
Astrid by Ramon Pipin's Odeurs (1979)

"C'est déjà demain ! "
JW

Ramon Pipin, ce n'est pas son vrai nom, mais c'est quand même un musicien français de légende. Co-fondateur de "Au bonheur des dames" puis initiateur de "Odeurs", il vient de publier une somme presque testamentaire : un "Best Œuf" écoutable en ligne et disponible sous différents formats, dont la version USB 32Go se présente sous la forme d'une clé USB enchâssée dans la figurine plastifiée à l'image de l'idole des jeunes qu'il ne fut jamais. Il s'est enlaidi pour l'occasion, pour s'affranchir de ses défauts en s'en réclamant, mais quand on voit ses dernières vidéos avec les Excellents, on se dit que ce n'était pas la peine.
Ce n'est pas parce que je serais devenu une cible facile pour les rois du marketing que j'ai acheté ce Best Œuf USB 32Go, ni pour me faire mousser sur mon blog, ni pour posséder le gri-gri à son effigie, ni faire avec objet rituel USB la grande magie sorcier blanc MP3, mais parce qu'elle inclut et procure au fan hardcore plusieurs heures de concert en vidéo du groupe à ses débuts, qui furent rapidement suivis par son milieu puis sa fin.

Les notes de pochette
rédigées de façon testimoniale
sont très bien aussi.
Concerts à Bobino et à l'Olympia, filmés en amateur, mais qui restituent l'ambiance délirante et généreuse du collectif d'artistes réunis autour de la personnalité facétieuse de Ramon.
Dès que j'eus acquis mon exemplaire de la précieuse statuette, pour une somme dérisoire, le bandcamp annonça que l'édition USB était désormais épuisée, et indisponible à jamais. Des collègues de bureau, auprès desquels je m'étais imprudemment vanté de ma trouvaille, m'avouèrent leur flamme secrète pour Ramon au début des années 80, et voulurent me convaincre de leur céder mon exemplaire de l'incunable. 
Des clous. Il faut harceler Ramon depuis son site, le pilonner et lui pourrir la boite mail par déni de service pour qu'il relance un tirage du Best Œuf USB 32Go, qui témoigne d'une teinte rare dans le paysage bicolore du rock français : 
l'ironie distanciée.

Et après, j'ai écrit à l'artiste, comme je fais parfois, surtout quand c'est Ramon Pipin.
_________

Cher Alain,

j'ai mis deux mois à regarder religieusement et par petits bouts du fait de ma vie bien remplie de sexagêneur les deux concerts d'Odeurs 1980 et 1981 sur la clé de ton Best Oeuf; et j'ai écouté à peu près les 6 CD, sauf les pubs, à la fin du 5, j'ai un peu craqué, c'est vrai qu'avant j'étais un rebelle, et que maintenant j'ai une carte Super U, comme je disais à la caissière avant-hier pour la faire marrer, et bingo, mais faudrait pas que j'apprenne que tu as bossé dans la pub et que tu en as mis dans ton best oeuf, comme un vulgaire Gotainer, après avoir écrit et produit "Sex/Bazooka" carrément plus punk que les originaux, je serais contraint de descendre ta statue de ton pied d'estale, et qui d'autre mettrais-je sur le socle ? parce qu'un support sans statue, c'est peut-être beau comme une colonne de Buren, mais l'art contemporain me rendrait réactionnaire, et pas que dans mon salon d’où je te cause.

Bobino 84
J'avais dit que je regarderais “tout” avant de te faire un petit laïus, mais à ce rythme, je n'aurai rien démoulé avant Noël 2025, et où serons-nous à Noël 2025 ? toi, je sais pas, et Vladimir Poutine non plus, mais moi, selon mon urologue, j'aurai juste quitté le bloc opératoire et serai sans doute hors de danger, mais franchement peut-on croire ces gens-là ? Il y a 4 ans, mon oncologue préférée, prénommée Mélanie, avait émis un diagnostic assez réservé, et ma femme l'avait spontanément surnommée Mélanie Mélanome puisque j'avais un cancer de la peau, c'était plutôt bien vu, c'est à des petits détails comme ça que je me rappelle souvent pourquoi on est ensemble, avec ma femme, avant d’oublier à nouveau, alors qu'avec Mélanie, ça a été une aventure de deux ans, et au final je suis toujours là.
https://johnwarsen.blogspot.com/2020/10/loukoum-et-tagada-contre-melanie.html

Tu me diras, on est souvent là, au final, c'est après qu'on s'évanouit dans l'azur, ou qu'on fusionne avec le grand Tout, selon la formule des frères Coen dans Le Grand Saut; donc on va dire que je te fais un petit mot d'étape, à mi-chemin du best oeuf, je suis à l'orée du concert d'Odeurs en 2008, j'ai déjà repéré que c'est Jean-Michel Ribes qui lance le show, je n'ose aller plus loin, craignant de vous y découvrir plus âgés, matures comme Victor et éco-responsables à mort, ou engagés dans une macabre et laborieuse opération de revival, mais comment ranimer quelque chose qui est mort et bien mort (comme la maison sur le port) avec l'époque qui l'a engendré ?

Bien sûr, les concerts d'Odeurs, c'est moi qui les ai achetés, dans l'espoir d'y retrouver l'enthousiasme de ma jeunesse, dont nous savons bien entre adultes majeurs, consentants et vaccinés (et même revaccinés 4 fois, alors le Covid il ne passera pas par moi, ou alors c'est que les chercheurs se moquent vraiment du monde) qu'elle ne revient pas plus que le reste. Je m'aperçois en traçant ces lignes d'un index tremblant dans le plasma de l'écran tactile, que c'est plus malin de parier sur l'enthousiasme que sur la jeunesse, parce qu'il est moins tributaire qu'elle de l'heure qu'il est à l'horloge biologique; c'est aussi pour ça que j'écris, pour savoir où j'en suis (apparemment dans la salle de montage n°2 de F* 3 P*de la L* en attendant que le journaliste m'envoie les images de son prochain reportage).

Clarabelle & Sharon - Douce crème

Quel dommage que je ne puisse m'enculer avec mes propres saillies, pour inopinées qu'elles fussent, j'aurais sans doute gagné un temps précieux dans ma vie affective en quête d'une altérité qui le soit pas trop, pour être quand même complémentaire. Patrick Font avait écrit un sketch rigolo sur le sujet mais il a fait des trucs avec des petites filles qui impliquent qu'on ne peut décemment évoquer son nom ni invoquer son fantôme sans se rincer tout de suite la bouche avec du savon, sinon on est excommunié, et des phénomènes étranges commencent à se produire et des bruits malaisants à sourdre des cabinets.

Odeurs 1979
Et donc, surprise, y a plein de morceaux inédits sur les deux concerts vidéo de Odeurs; et quelle bonne idée d'avoir fourni la playliste ! Robot loden, les russes blancs, le jour anniversaire, tu es belle, le mievre et la torture, l’hallaliberté, marie rose, le guide, gagarine ne sont jamais sorties sur disque. Enfin, j’ai vu passer quelques maquettes remasterisées parçi parlà, mais rien qui approche de la production pharaonique des albums studio.
Comme ce sont les versions live avec un son bootleg, on peine à se rendre compte ce que ça aurait donné sur disque, ce que vous en auriez fait en studio, puisque les concerts s'envolent mais que les galettes restent. Gagarine, l'instrumental de fin de set m'évoque les débuts du ska, mais aussi le “Natacha” des fils de teuhpu, dont les paroles auraient pu être écrites par Costric
"En vacances au lac Baïkal
Sur la plage de la centrale
Sous un soleil hivernal
J'ai rencontré une fille bicéphale
Elle s'appelle Natacha
Une oreille, deux nez, trois doigts,
elle est née dans la misère,
près de la centrale nucléaire..."

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2013/02/les-fils-de-teuhpu-bogdanov-2001.html

De revoir avec les yeux du jeune vieillard que je suis maintenant (mais mon état est loin d'être stabilisé) les chorégraphies d' Odeurs qui me subjuguèrent tant à l'adolescence, ça m'évoque aussi Superdupont, spectacle du Grand Magic Circus de Jérôme Savary. Et je mesure le phénoménal travail du collectif derrière et devant toi, et aussi sur les côtés, sans parler des cavalcades que ça devait être en coulisse aux changements de costumes, la petite troupe quand même conséquente et jamais avare de paraphraser la chanson en images ou d'y ajouter des gags visuels plus ou moins douteux, ambiance foire à la saucisse, surtout que la mauvaise qualité de la vidéo fait que ça picote les yeux quand on tente de capter tout le sel de la chose.

M'enfin, qu'importe le flacon, car restent les Odeurs, et on imagine hors champ ce que l'image peine à restituer. On a l'œil du cœur, et la nostalgie de "qu'est-ce que c'était chouette" s'apprête à nous faire le coup du Père François, et puis on se rappelle ta chanson postérieure "c'était chouette", alors on rentre les épaules pour pas que ça nous arrive à nous...Et on reste interdit devant les notes de teintureries consécutives à chaque concert d'Odeurs, que des hordes de blanchisseurs chinois sortis des meilleurs Lucky Luke devaient facturer à un prix à peine couvert par les recettes !

"c'était chouette" la chanson (lyrics plutot explicites)

Comme j'ai écouté un peu tous tes disques aussi, sur le best œuf, je trouve qu'il y a un côté Zappa dans la première période d'Odeurs, un foisonnement artistique et scénique sans équivalent en France, et qu'on ne retrouve pas dans ta carrière solo qui sent suie, beaucoup plus sage et bien moins foutraque, mais faut-il regretter cet assagissement ? Vous deviez avoir une écriture très collégiale, tant les textes que les musiques, alors que Zappa était un despote impitoyable envers ses musiciens, si l'on en croit ses biographes, et en voyant le film qui lui est récemment consacré.
https://www.muziq.fr/zappa-le-film
Et puis on ne sait jamais très bien de qui Zappa se moque dans ses chansons; le plus souvent, des hippies, donc de son public, mais il avait l'air de mépriser la galaxie dans son entièreté, suite à des rognes qui l'avaient prises tout petit, lors de ses premières tentatives d'intégration dans un milieu qui lui était hostile, et qui ne l'avaient jamais quitté. Et en plus il n'aimait que Varèse. Et il n'avait pas entendu "L'amour", sur le troisième album d'Odeurs. Celui Qui A Jeté Un Froid. Ça lui aurait pourtant ouvert les portes de la bienveillance. Ça aurait pas été du luxe.

Ramon Pipin tardivement rattrapé par l'adolescence
Ramon Pipin envoie un message fort au gouvernement - 2021 - 

Pour expliquer la persistance rétinienne d'Odeurs dans le cœur de ses thuriféraires, malgré ce Troisième Album Qui A Jeté Un Froid, osons une analogie : en amour, on sait que si le sentiment survit à la disparition de la personne qui l'a suscité, alors c'était pas une hallu; de la même façon, en matière de parodie, une chanson qui reste drôle quand plus personne ne se souvient de la gueule de qui elle se foutait, c'est bon signe; comme "je m’aime", qui mettait en boite le "que je t'aime" de Johnny, mais qui reste un splendide monument aux morts-vivants du Narcissisme Pédonculé quand plus personne ne jaunit d’Halliday, ou "Couscous Boulettium", parodie de Kraftwerk, cet obscur duo de teutons homophiles qui bricolaient dans leur garage de la banlieue de Düsseldorf des refrains electro lowfi 30 ans avant l'invention de l'electro lowfi, et que l'oubli a recouvert de ses housses collantes et poussièreuses, alors que Couscous Boulettium a vu sa valeur prophético-dystopique augmenter depuis l'invention des OGM et des perturbateurs endocriniens. Ca sent les quatorze T dans Télérama quand y'aura une réédition.

Pop Club de José Artur 
Et puis, cette chanson, "l'amour", c'est malaisant, puisqu'on ignore à quel degré il faut la prendre. Nous voilà bien ennuyés. C'est la seule de l'album n°3 à ne pas afficher clairement d'intention parodique. Les paroles sont assez ambigües pour être prises au sérieux, ou relever d'un travail de déconstruction sur l'essence même de la rédaction sur l’amour niveau prépa du BEPC littéraire. Sans amour, il y aurait beaucoup moins de thèmes de chansons disponibles. On s'ennuierait. C'est anxiogène. Alors c’est vrai que c’est important de s’en occuper. Si la parodie suppose la désinvolture, elle est ici tellement élaborée qu'elle est indécelable.
J'ai lu chez ton copain gonzo que tu regrettais de n'être pas plus reconnu dans l'histoire du rock français.
Pour moi y'a deux raisons :

1/ sur les thématiques et leur traitement, aucune reconnaissance grand public n'est possible, vous (le collectif) pissez dans la soupe et vous moquez de tout depuis 45 ans, c’est ça qu’on ne vous a pas pardonnés et qui vous cantonne dans la cellule « rock rigolo » dont l’intitulé assigne les limites. Pourtant, s’il y a une constance dans l’œuvre, c’est le sérieux de la déconstruction du rock en tant que posture, depuis “oh les filles” jusqu’à « ça m’énerve » par Au Bonheur Des Dames, dont j'ai suivi les métamorphoses, et qui ont réjoui mes enfants petits et grands. Nul névropathe en son pays.


2/ sur le besoin de reconnaissance et la nécessité de l'humour comme remède à la banane alitée du Mal : on s'en moque d'être chéris par nos fans pour notre humour désopilant; on le sait bien, au fond de soi-même, qu'on est drôle, on n'y est pas pour grand chose, c'est comme pour la beauté, la polio ou la schizophrénie, on est né avec, on ne peut ni se consommer soi-même, ni se regazéifier avec son propre gaz. C'est pour ça qu'il nous faut un public, ou au moins une compagne, à défaut un clébard, qui applaudisse à nos blagues. Ce qui est chouette, c'est quand quelqu'un vous dit "avec votre traitement décapant, vous m'avez aidé à comprendre un truc", ou encore mieux, le quidam qu'on interrogeait sur ce qui l'avait aidé à traverser les années 70, et qui avait répondu “Corto Maltese” : on aurait été Hugo Pratt, on aurait biché sous cape, comme Zorro.

Je me souviens qu'en 1985, je squattais un studio de fonction minable qu'on avait alloué à mon père au fond du boulevard Kellermann, près du parc Montsouris, ma vie ne prenait pas du tout la voie souhaitée, et je ne la voyais pas s'améliorer vu la façon dont je m'y prenais, et je le savais mais pensais ne rien pouvoir y faire, j’ai ni fait ni à faire, Jennifer, et tous les matins quand je relevais le volet de fer pour voir la lumière du jour, après m'être extirpé de mon sac de couchage crasseux, je relisais le tag fluo qu'un raciste rageur mais enthousiaste avait bombé sur le mur d'en face : “les crouilles au four”. Alors j'écoutais "nous sommes tous frères", ou "les fadaises d'Etretat", et je trouvais que quand même, c'était bien de pouvoir éprouver un sentiment de fraternité avec des individus qui partageaient mes tourments, mais que je ne rencontrerais probablement jamais.Et voilà pour la première partie de mon hommage anthume.
- Qu’est-ce qu’il a dit, finalement ?
- Il a dit qu’il trouvait ça chouette !

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les photos sont extraites du dossier présent sur la clé USB.
Les vidéos empruntées sur le site de l'INA, béni soit son sein doux. 


des links en +, comme si ça suffisait pas : 


la saga Ramon Pipin épisode 1

Les souvenirs de Ramon concernant la genèse du groupe

et le wiki, sans doute écrit par un comparse, voire par l'auteur lui-même.

jeudi 10 octobre 2024

Geof Darrow - The Shaolin Cowboy (2024)

Triées parmi une sélection de deux cent choses inintéressantes
dites à propos de The Shaolin Cowboy :


#1 - Futuropolis a publié tantôt un quatrième tome des aventures du Shaolin Cowboy de Geof Darrow, alors que les trois volumes de l'édition française parus en 2020 étaient clairement étiquetés 1/3, 2/3 et 3/3 : pour moi, l'affaire était implicitement close, et maintenant voilà qu'il faut la rouvrir. 
J'aimerais pas être l'autiste fraction Asperger qui va se faire offrir Pour une poignée de beaufs et s'apercevoir qu'il n'est pas sous-titré 4/3. 
Ca fait désordre, et Dieu sait que dans les livres de Geof Darrow le chaos n'est qu'apparent, et qu'en réalité, tout est bien rangé, même les cailloux dans le désert, si nets et précis, malgré leur multitude, qu'on peut les compter après les avoir lus.

Quand vous aurez fini  le comptage de cailloux, vous pourrez compter les touffes d'herbe.

#27 - Là où le cinéma exhibe, la littérature suggère. Ce en quoi elle lui est me semble-t-il supérieure, en incitant le lecteur à se fabriquer des images mentales à partir des mots déposés sur le papier par l'écrivain, puis se les projeter dans la cire vierge et molle de l'écran blanc de son cerveau rose, alors que le cinéma impose "sa" vision. 
C'est pourquoi il est plus plaisant de découvrir un écrivain en remontant du film vers le livre qui a été adapté à l'écran que d'aller voir au cinéma la traduction d'une oeuvre littéraire en un film, mutation souvent décevante puisque les images produites n'ont aucune chance de coïncider avec celles qu'on s'est créées en lisant le livre.   
Et voilà pourquoi votre fille est muette ! 
(expression employée au sujet d’un discours, d’un raisonnement obscur, peu rigoureux, et qui n’aboutit à rien.)

L'édition originale du tome 4 avec son jeu de mots intraduisible, et sa version française.
Ca pique les yeux parce que mon blog est imprimé trop petit.
La bonne échelle pour regarder les dessins de Darrow, c'est 1/1.

#28 - Et la bande dessinée, alors ? Elle est à cheval - chez Darrow, elle trottine plutôt à dos de mulet - entre l'écrit (figé) et l'image (animée). 
A partir d'idées accueillies et retravaillées par des esprits consentants armés de pinceaux habiles, des images fixes sont réalisées, à charge du spectateur de recréer l'espace interstitiel et le mouvement effectué entre les cases, dont les bordures délimitent l'espace imaginé. J'ai l'air de vouloir réinventer le fil à couper le beurre n'aoûte, mais attendez voir. Et quand les illustrations sont pleine page, à bords perdus, et que le bord gauche de la page prolonge les traits du bord droit de la précédente, suggérant un lent mouvement panoramique + dézoom s'étendant sur cinq doubles pages, comme dans le tome 1 du Shaolin Cowboy, et que la BD mime dangereusement le cinéma ? On fait quoi, on appelle Netanyahou Retailleau ?

 The Shaolin Cowboy, Tome 1 - Start treck pages 16 à 25. 
J'ai foutu en l'air deux exemplaires papier de mon illustré électronique favori
pour vous faire montrer ce que je voulais dire.

#14bis - Certains artistes mettent leur créativité au service de populations vilipendées, comme Jacques Audiard défendant récemment les narcotrafiquants colombiens désireux de changer de sexe. Geof Darrow poursuit une œuvre tout aussi spectaculaire mais beaucoup plus intransigeante, lui qui prend depuis plus de 20 ans la défense de minorités stigmatisées comme les lézards, les zombis, les requins, les tourteaux nazis, les mules trop bavardes à casquette transparente verte, les hors-la-loi déclassés, les Donald Trump bébés et les démons nazebroques qu'on jurerait sortis du désert B. cher à Moebius.


#37 - La lecture des livres de Geof Darrow est exigeante : chaque image fourmille de détails qui se battent entre eux pour pénétrer dans ton œil le premier, et dont la scrutation fragmente l'attention, au point qu'il arrive souvent qu'on se perde dans ses planches. Surtout dans les deux premiers tomes de Shaolin Cowboy où les différents plans de l'image ne sont pas du tout simulés par le sfumato ou la perspective atmosphérique, où ni les contours ni les couleurs ne sont adoucis par la distance.


#38 - Errance entre les pages qui vaut toujours mieux que la déshérence entre quatre planches, même si elle ne permet de l'éviter que temporairement, perte de soi et désorientation auxquelles on prend vite goût, et qu'on peine à éprouver en s'immergeant dans le dernier Métal hurlant Spécial Lovecraft, ça par exemple, et dans la bande dessinée contemporaine en général, pour persister dans le style de remarque acerbe (aux Croates) de boomer décliniste qui a fait le succès de ce blog.

les films Z en cinémascope peuvent aller se rhabiller.
Clique sur l'image, ce n'est pas sale.

#4 bis - D'ailleurs on peut lire n'importe quel album de la série Shaolin Cowboy en commençant par la case 3 de la page 28 puis sauter à l'illustration pleine page 74-75 avant de revenir lire la préface et poursuivre au hasard, ça ne nuit aucunement à la compréhension de l'histoire, et ça peut même la rendre plus évidente à suivre. 
Surtout quand il n'y en a pas.

la case 3 de la page 28

#52 - Le savais-tu ? Juan Jose Ryp est un dessinateur espagnol qui est parvenu au milieu des années 2000 à reproduire le graphisme de Geof Darrow d'assez près, y compris dans les œuvres avec gravier et/ou morts-vivants, et ça ne lui a pas porté chance; il fait aujourd'hui du Wolverine à tire-larigot, et semble retombé dans un relatif anonymat (encore pire que moi réuni)

Juan Jose Ryp : ni désert ni lézards, et encore moins de moine shaolin coboye : 
nous sommes bien en présence d'une contrefaçon.

#36 - Geof Darrow a beau nous faire croire que ses histoires se déroulent dans un univers surréaliste peuplé de chimères échappées d'un tableau de Dali, on n'est pas dupe, et on voit bien qu'il se contente de repeindre habilement au rotoscope des photographies qu'il a prises en ouvrant à f/1.8 au 1/500eme, ce qui explique ce caractère figé dans ses scènes de baston souvent très gores dans lesquelles aucun mouvement n'est suggéré, et où les trainées de liquide (sang, lymphe et autres fluides vitaux tels la bière et le coca) sont figées dans l'ambre graphique et l'air vespéral.

des fois on regrette David Carradine dans Kung Fu, quand même.
C'était un peu plus sobre, et moins violent. Mais les temps ont changé.

#71 - Il faut se dépêcher d'envoyer le Shaolin Cowboy casser la figure aux patrons de Microsoft, car ceux-ci ont décidé de rallumer des centrales nucléaires éteintes pour faire tourner leurs IA génératives dont les besoins en électricité sont outrecuidants, tout ça pour leur faire fabriquer à bas cout (capitale de l'Azerbaïdjan) des copies dégriffées et peu inspirées des meilleurs dessins de Geof Darrow.

des dessins "à la Darrow" fabriqués par Midjourney version v6.1
je ne trouve ça pas très ressemblant, mais les geeks qui ont inventé l'I.A. générative, si.

#8 - Il y aurait tant de choses à dire sur Darrow, et tant de questions à lui poser : qu'est-ce que c'est que ce moine Shaolin qui cède à l'ultraviolence, toujours à regret, comme le regretté Kwaï Chang Caine dans la série américaine Kung Fu (1973), ou comme l'ancien bourreau Ogami Itto dans la saga de films de poussettexploitation Baby Cart, l'enfant Massacre  ? mais le mieux c'est de relire ses livres. Les réponses sont forcément dedans. Elles ont l'air quand même bien cachées.

Le tome 2 tout entier est une lente chorégraphie à la tronçonneuse.

#125 - La réalité c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire, aurait dit Philip K Dick. Je ne crois plus trop à la BD, mais elle ne disparait pas pour autant, et c'est tant mieux pour elle. Selon mon libraire, ce sont surtout les albums de 54 planches qui sont moins édités, au profit des romans graphiques. Est-ce qu'on peut dire que The Shaolin Cowboy c'est du roman graphique ? chaque album fait autour de 200 pages. 
Mais de quoi ça parle vraiment ? Du Bien. Du Mal. De l'éthique pour s'en prémunir. Des moyens de le combattre. De la décadence de la civilisation américaine. 
Au-delà du médium qu'il utilise, Darrow reste un incroyable créateur de mondes.

Le tome 3 "Who'll stop the reign" est très apprécié des chats.

#88 bis - Les tomes 1 et 2 ont pour cadre un désert de l'ouest des USA (Utah ou Nevada) les tomes 3 et 4 se déroulent dans un univers hyper-urbain ravagé par la violence, les gangs, les restaurants de fruits de mer, Donald Trump et la grève des poubelles. 
Leur lecture est aussi malaisante et hallucinatoire que "The Filth" de Grant Morrison, et peut provoquer nausées, vomissements, règles douloureuses et saignements d'oreilles de porc confites.

Dans Kung-Fu, David Carradine n'aurait pas géré ça pareil. Mais l'important, c'est le résultat.


Pour aller plus loin

 


Prochain album :  Shaolin Cowboy au Liban !

lundi 30 septembre 2024

Sages Comme Des Sauvages - Cthulhu (2024)

 

Quand on fait de la vidéo "professionnelle" (sic), on voit avec une horreur indicible arriver en salle de montage des images amateur qui sont au format eskimau d'entr'acte, parce que les gens ont l'habitude de tenir leur smartphone vertical plutôt qu'allongé
On les z'a pas bien éducationnés à l'image, les gens. Tout est à reprendre.
Tant que les téléviseurs restent au format 16/9, à la diffusion ça donne un format d'image tout moche, et des grosses bandes noires sur les côtés, que certains responsables d'antenne nous forcent alors à remplir avec de la matière prélevée dans la zone centrale, zoomée et floutée, pour éviter le noir à l'écran. Racistes !
Seule la petite chaine franco-allemande Arte diffuse ses archives 4/3 au format d'origine, pour ne pas les dénaturer.
Et moi, quand je tombe sur un clip facebook issu du dernier album de Sages Comme Des Sauvages qui n'est même pas dans le dernier Métal Hurlant Spécial Lovecraft.

[EDIT du 9/11/24]

Ingénu concernant facebook, je découvre que la vidéo ci-dessus, qui m'avait séduite et quasiment déclenché la décision d'achat, ne joue pas jusqu'au bout lorsqu'on externalise le player, c'est à dire lorsqu'on essaye de la jouer depuis mon blog. J'en suis scandalisé, le clip n'est diffusé que sur facebook, les technologies sont jalouses de leurs exclusivités et c'est hideux. (Olivier Ertzscheid trouverait un mot plus précis) Je vous renvoie à l'évènement complet ci-dessous, mais surtout au bandcamp ci-dessus.


Encore plus aware que tout à l'heure, je vois que même sur facebook, la vidéo ne va pas jusqu'au bout, et joue en boucle après 1'30''. Et ils appellent ça un reel ??? dans le réel, rien n'est en boucle, tout n'a lieu qu'une seule fois. Je rends mon tablier. 

jeudi 5 septembre 2024

Frank Zappa - Deutschlandhalle Berlin (1978)

 - Un problème assez gênant avec Frank Zappa, c'est qu'il ressemble beaucoup à mon oncle Jeff quand il était jeune et qu'il se croyait drôle, alors qu'il faisait des blagues lourdingues et assez pénibles pour son entourage, mais on se sent parfois obligé de ricaner en chœur pour ne pas remettre en cause l'équilibre relationnel au sein du système familial, parce qu'on sait que l'individu - symptôme est l'arbre qui cache la fantômette, et qu'après votre coup de gueule, la famille se débrouillera pour choisir un autre symptôme, et que vous n'avez pas envie que ça tombe sur vous.

Ceci est la pochette d'un disque qui n'existe pas,
du moins dans la discographie officielle.
C'est soi-disant un Live FM Broadcast
At The Deutschlandhalle, Berlin, 
Germany, 15th February 1978.
Mais même ça, c'est sujet à caution.
 - Le second problème assez net avec Frank Zappa, c'est qu'il a introduit la farce dans le rock, qui jusque-là se complaisait dans une posture masculiniste assez égotiste;  mais que reste-t'il d'une parodie quand plus personne ne se souvient de qui elle se moquait ? Chez Zappa, heureusement, malgré le temps passé, et l'affadissement certain du versant gotlibien, un certain nombre de portraits et d'observations restent valides, car le moraliste affleurait sous le satiriste. Et mon oncle Jeff Zappa n'est pas uniquement écouté par des sociologues étudiant l'Américain moyen des années 70.

- Le troisième problème un peu embêtant de Frank Zappa, c'est qu'il n'a que très peu dormi entre 1965 et 1993, ses biographes ont repéré trois micro-siestes, l'une en 1972, pendant l'enregistrement de Waka/Jawaka, la seconde en 1981 à l'occasion de la promo de Shut Up 'N Play Yer Guitar, et la troisième pendant une séance de chimiothérapie qui ne devait malheureusement pas le guérir du cancer de la prostate, mais il a brièvement ouvert les yeux pour annoter une page de la partition qu'il était en train de composer, et  de ce fait, cette dernière sieste est niée par ses ayant-droits, et sa discographie reste une jungle inextricable d'enregistrements studios, de captations publiques parsemées d'overdubs, de disques semi-officiels et d'enregistrement pirates réhabilités à peu près partout, même par le Parti Communiste Chinois, qui est pourtant le premier à contester les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce quand ça l'arrange.

- Ce qui nous donne le quatrième problème, qui est bien ennuyeux, avec Frank Zappa : pour s'y retrouver dans cette overdose permanente de surabondance, il faut consulter des ouvrages spécialisés, ou tomber par hasard sur le site de référence, qui rend aussi maboul que l'était ce pauvre arabe dément de Abdul Ger'al-Darmalin.

la playlist du disque qui n'existe pas

 - Ce qui engendre le cinquième problème assez agaçant avec Frank Zappa, dont les adorateurs sont aussi pénibles à écouter que mon oncle Jeff, et qui peinent à parler d'autre chose que de leur Maitre. Heureusement, on peut couvrir leur babillage de geeks mal grandis avec n'importe quel disque de Frank, qui ne vivait que pour composer, comme on le découvre dans le film qui lui fut consacré par Alex Winter en 2020, principalement composé d'interviews de lui et de ses très proches.
https://www.muziq.fr/zappa-le-film/
Ce qui frappe, dans ces interviews, indépendamment de ce qu'on peut penser ou non de sa musique, c'est l'absolue clarté d'esprit dont il faisait preuve, et l'inconcevable liberté qu'il avait su conquérir en lui-même. Et comme le rappelle le jeune Thomas Jefferson en exergue de "Frank Zappa Et La Dînette De Chrome",  « Le prix de la liberté, c’est l’éternelle vigilance. »

un adorateur de Zappa reçu en audience privée par le Maitre

 - Pour la faire courte et éviter de créer le sixième problème vraiment rédhibitoire avec Frank Zappa, je dirais que cet enregistrement d'un concert de début 1978 à Berlin restitue très bien la puissance d'un orchestre pharaonique (Patrick O'Hearn, Terry Bozzio, Adrian Belew, Peter Wolf, Tommy Mars, Maurice Dubrignoulet) qui parcourt à fond les vélos le répertoire des albums officiels de l'époque (Zappa in New York, Sheik Yerbouti) avec entre autres des versions très réussies de Torture Never Stops, Bobby Brown, Yo'Mama, ainsi que d'hilarants intermèdes parlés où Zappa délire sur les groupies allemandes. 

le disque qui n'existe pas :


la note de pochette du disque qui n'existe pas

Pour aller plus loin :
 

jeudi 11 juillet 2024

Ricet Barrier - Tel quel (1994)

J'ai trouvé sur un serveur russe dont je tairai le nom par décence pour les victimes cet ultime album en public du chanteur à moustaches qui reprenait de bon cœur il y a trente ans déjà ses plus grands succès d'hier et d'aujourd'hui d'avant-hier.
Le livret, inclus à l'envoi si vous avez sur vous votre abonnement Premioume®, retrace les quarante ans de carrière du troubadour, avec moult explications. 
Sachant que mon grand-père me sifflotait déjà des répliques issues de "la servante du château" en 67, calcule l'âge qu'aurait le capitaine s'il était encore vivant, et déduis-en l'avantage qu'il en retire d'être mort et ainsi à jamais dans nos mémoires, après abattage fiscal des bénéfices perçus en Suisse Romande où il allait souvent.

https://e.pcloud.link/publink/show?code=XZL4XgZNTUmphjKvtF1hXg8bvsL85bM5UNk

"Au nom du peuple français, merci d'avoir hébergé les fichiers du double CD en public de Ricet.
 - De rien, Marina. Tu me revaudras ça en 2027. La bise à Jojo."