jeudi 25 février 2021

L'immense Fernand Raynaud (2005)

L'autre soir, j'ai eu envie de revoir le sketch "La bougie" de Fernand Raynaud.
C'était une envie facile à satisfaire : 
Actuellement en déplacement professionnel, 
j'ai pu convoyer mon récepteur à l'hôtel,
en toute simplicité,
grâce à sa poignée robuste
et son poids modeste (19,8 kgs)
le DVD gisait, étendu et livide, dans son sarcophage du tiroir inférieur de l'armoire du salon. Là où j'ai relégué Fernand et ses frères DVD malchanceux, tombés en disgrâce depuis l'avènement du Blu-ray, de la free leech sur Yggtorrent, de Netflix, Amazon Premium et que sais-je encore. 
Je crois même qu'il existe dans le commerce des enregistreurs de signal TNT, mais mon téléviseur de salon Black Trinitron ITT Océanic Couleur de 1982 ne dispose pas de prise USB pour mettre ma clé mp3 dedans.
Le DVD, ce support adulé au sortir de l'ère du VHS, ce grandiose passage de l'analogique au numérique prématurément décrié, honni, vilipendé, trahi, vieilli et oublié.
Un peu comme le CD-ROM interactif, idée géniale mais outil vite obsolète du fait de l'inflation galopante des données, qui n'aura duré que le temps d'un été.
Donc le DVD, c'est peut-être ringard, mais en attendant, va trouver Fernand Raynaud en BluRay.
Ou l'intégrale des Shadoks en 4K. Et pourtant, une remasterisation des Shadoks oeuvrerait pour le salut public et le bien commun : quand les Shadoks arrivent sur Terre, ils la trouvent en proie au Gégène, un insecte local qui ne s'appelait même pas Gégène puisqu'il n'y avait personne pour l'appeler, mais qui incarne tout à fait l'ancêtre vénérable du Covid conjugué au futur antérieur de cette fin des années 60 où l'ORTF disposait d'un service de recherche où s'épanouissaient des gens qui n'avaient même pas obligation de trouver quoi que ce soit, et du coup ils en trouvaient plein. (Le futur antérieur peut exprimer un fait considéré comme accompli dans le futur de manière certaine; exemple : Dans cinq ans, on aura tous été contaminés.)
Et du coup, si on étudiait comment les Shadoks ont réussi à éliminer Gégène, on serait pas obligés de s'acheminer vers le passeport vaccinal.
Bref. A la tombée de la nuit, je dérobai mon DVD de Fernand Raynaud, puis le convainquis de se laisser ripper puis recompresser en mp4 comme un chien dans une chanson de Jacques Brel, c'est à dire un chien qui ne joue à rien parce qu'il n'sait pas comment faut tricher. Après tout, seuls les voleurs peuvent se dérober eux-mêmes, comme le rappelait Tuxedomoon dans Blind. Fernand Raynaud ne trichait pas, mais il écrivait des sketchs à chute, dont l'ultime réplique vient souvent retourner comme une vieille chaussette tout ce qui a été énoncé précédemment, en le jetant à l'abîme dans un grand éclat de rire. Il adorait sans doute se travestir avec des maquillages outrés, pour incarner tous les personnages de ses petites saynettes, accentuant le côté burlesque qu'on retrouve aussi dans les scopitones de Henri Salvador, et qui a lui aussi totalement disparu. Alexandre Benalla fut le dernier grand acteur burlesque, lui aussi parti trop vite avec son passeport diplomatique.
Un tombereau d'expressions populaires sont nées de ses sketchs, et passés directement dans le domaine public. "Allo tonton ? pourquoi tu tousses ?" "C'est l'plombier !" "Chuis pas raciste mais..."
"La chatte à ma soeur"... ah non tiens, la chatte à ma soeur n'est pas devenu une expression populaire. Tant mieux, parce que ma soeur, en vrai, dans la Réalité Réelle Ratée, elle est ingénieur chez ErDF, alors ça la ficherait un peu mal.
A l'époque, succès public prodigieux. 
Suivi d'un oubli tout aussi prodigieux.
Alors que les ombres de Coluche et Desproges ne nous ont jamais quittés.

Publicité d'époque dans "Le distrait" (1970)
qui n'a rien à voir
mais qu'on pourrait penser prémonitoire
si on avait l'esprit mal tourné,
et qui me sert à aérer un peu l'article.
Mais Fernand Raynaud meurt en pleine gloire à bord de sa Rolls, qu'il n'aimait pas, en défonçant le mur du cimetière de à l'entrée de Cheix-sur-Morge (Puy-de-Dôme) et surtout son décès coïncide avec la fin des Trente Glorieuses. Il tombe ainsi dans le charnier des époques charnières : après sa disparition tragique en cercueil à roulettes/tombeau à moteur, c'est un nouveau monde qui s'ouvre avec le premier choc pétrolier de l'OPEP, suivi de ses successeurs, qui s'enchaînent comme des coups de boutoir, portant le prix du super jusqu'à 0.30 NF (nouveau Franc) le litre.
A partir de là, on ne rira plus ni des Arabes ni des racistes de la même façon que du temps de Fernand. Plus jamais. 
Il manquait ce clou à mon cercueil.
Le voici.
http://www.mediafire.com/file/epi6gwqx2y44j17/LiFeRa.zip/file
C'est en même temps le clou du spectacle.
La compilation est produite par son fils, il y a des sketchs qui ont moins bien vieilli que d'autres. Vous vieillissez comment, vous ?
Il y manque au moins celui du douanier qui commence par "J'aime pas ces étrangers qui viennent manger le pain des français", encore plus immense que les sketchs les plus immenses de l'immense Fernand Raynaud.



Et avec ça, je vous mets le CD 5 de l'intégrale en 6 CD.






https://www.mediafire.com/file/05r0yp5e1a1giiv/FR_CD5.zip/file

mercredi 17 février 2021

The Disciple's Path par Mark Seelig (2020)

Depuis qu'Obélix a reçu sa première injection du vaccin Sputnik-V au dispensaire du petit village gaulois qui n'a pas de nom mais que les Romains surnomment familièrement "le village des fous", il est devenu tout bleu, et s'exprime étrangement.
"Il faut que j'aille schtroumpfer mon menhir à Falbala avant qu'elle schtroumpfe Marvelcomix !" s'exclame-t-il à tout bout de champ.

Un des nouveaux menhirs peindus par Obélix
depuis sa vaccination anti-Covidix.
C'est la Schtroumpfette qui va être contente.

"Et il faut aussi que j'aille schtroumpfer la réhabilitation du camarade Staline !"
"Ah là là. Akbar ! ", ironisent les voisins. 
"Ce vaccin slave, bonjour les effets secondairesOn aurait mieux fait de s'injecter directement de la potion magique dans les veines, plutôt que de se laisser refourguer la recette d'un druide qu'on ne connait que depuis l'album précédent (voir Astérix chez les Soviets). Ou au pire, on aurait pu essayer la version à ARN mensonger du druide normand WarrenEllix, qui reste à portée de biniou si on veut joindre le SAV puisqu'il suffit de traverser le Channel. Obélix est bien parti pour essayer de nous vendre l'Humanité-Dimanche les jours de marché. Aïe aïe aïe. Hitler ! 

Depuis que je me shoote au WarrenEllix
je vois des complotistes partout.

Pendant ce temps-là, le sculpteur de menhirs bleui en pantalon rayé qui comme moi n'est pas gros mais juste enveloppé, répète en grommelant que si on avait schtroumpfé le programme commun d'union de la gauche Schtroumpf en 74 entre Georges Marchais et François Mitterrand, on n'en serait pas là.
Pour tenter de le soigner, Panoramix a décidé de lui faire subir une séance carabinée de chamanamanisme, avec cataplasme d'herbes de Province et fumigation de girolles hallucinogènes (ramassées avant le couvre-feu décrété par les Romains) aux sons du tout dernier Mark Seelig.

   

Mark est un ancien psychiatre rendu fou de culpabilité par l'abus de prescriptions de benzodiazépines à ses patients, qui tente de se racheter une conduite intérieure (ce terme définit la place du chauffeur ou conducteur, situé à l'intérieur de l'habitacle par opposition au coupé chauffeur historique, où le conducteur se trouvait à l'extérieur) qui soit à la fois pas trop chère, lumineuse au niveau du premier chakra parce que ça fait joli la nuit, mais aussi au niveau des clignotants arrière, parce que ça peut servir de savoir quand on va tourner, en Mark fait aussi le boeuf tous les vendredis saints avec la diaspora des aficionados du dark ambient - Steve Roach, Byron Metcalf, Loren Nerell et consorts, et consacre maintenant sa vie au rétablissement des plus souffrants que lui en sortant des disques de musique à vocation thérapeutique.
«L'idée», explique Mark sur la pochette du disque, «est d'honorer la vie en général et de rendre hommage à toutes les personnes encore instruites des anciennes traditions de sagesse du monde. En tant qu'étudiant et pratiquant des enseignements de guérison chamaniques, je suis curieux d'apprendre d'eux et fasciné par la recherche d'une expression musicale de leur mystique."

Guérir de quoi ? de notre compulsion à pirater des disques à prétention curative ?
Ils sont fous ces Gaulois.



épisodes précédents :



lundi 8 février 2021

Meg Baird and Mary Lattimore - Ghost Forests (2018)

C'est deux filles,
elles jouent de la musique ensemble.
Ca commence presque comme un (déjà) vieux Godspeed You! Black Emperor, avec juste quelques notes égrénées à la guitare, et à d'autres instruments égréneurs de notes, sans doute une harpe, et puis un autre truc à cordes frottées, que je ne puis identifier d'oreille sans réveiller le voisin du dessus, puisque sa chambre est au-dessus du bureau de son papa, voisin du dessus qui est veilleur de nuit dans un foyer d'adultes autistes, qui vient de rentrer de son dur labeur et qui s'en va ron-pschitter grave jusque vers 16 heures, et après il se lèvera hirsute et soudain barbu pour me demander si on lui a gardé du manger. D'ici là, il est trop tôt pour se le mettre à dos. Méfions-nous : quand on laisse un disque de Godspeed You! démarrer comme ça, au bout de dix minutes de glissements imperceptibles, ils sont retranchés dans l'armurerie et menacent de tout faire sauter avec leur barouf du diable, pire que Ethan Hawke dans The Good Lord Bird
On espère que les deux artistes femmes ici réunies auront plus de tenue et de retenue que ces messieurs de Godspeed You. Il y avait aussi des femmes dans Godspeed You, mais c'est une autre histoire.
Ca continue par une ambiance voix féminines/guitares flangées entre Cocteau Twins et Mazzy Star, on est dans l'onirique et le vaporeux.
Ici tout est histoire d'humeurs, et d'enchevêtrements inattendus. On est dans l'expérimental, mais pas chez les casse-couille, vu que ce sont des filles. Encore que. On est souvent dans le gracile et le délicat, entre la guitariste et chanteuse du revival psychédélique d'Heron Oblivion et la harpiste néoclassique Mary Lattimore, mais sous cette surface placide, de petites explosions et bruissements abondent. D'ailleurs, dans "placide", y'a "acide".
"Plus vous passez de temps avec les forêts fantômes, plus ces touches troublantes deviennent plus importantes. Ils donnent du poids à l'album, donc il ne dérive pas dans l'éther. Ce sont des gens ambients traversés par une anxiété ambiente." nous déclare sans forfanterie aucune Google Tradüksiøn à partir d'un article élogieux paru dans Pitchfork que j'ai mis plus de deux ans à traduire à la main. C'est aussi le délai qu'il m'a fallu pour réunir les sous pour l'acheter, car $12, de nos jours, ça ne se trouve pas en donnant un coup de bêche au pied d'un arbre dans une forêt fantôme. Heureusement, l'album est court, il supporte la réécoute. 

samedi 30 janvier 2021

The Expanse saison 5 (2020)

Il m'aura fallu attendre la saison 5 de The Expanse pour avoir l'impression de vraiment décoller (après d'agréables picotements jusqu'au milieu de la saison 2, mais c'était avant-guerre, on peut pas comparer) et pour mettre le doigt sur ce qui me choque dans ce feuilleton de SF, qui se targue de conjuguer space opera et souci de réalisme : 
d'abord ils ne respectent pas les gestes barrières, et en plus ils n'ont pas de masque FFP2, comme si au XXIIIe siècle, ils avaient jugulé le Covid, ce qui m'étonnerait un peu vu la tournure que ça prend. 

La tournure que ça prend.

A moins que comme dans le Tenet de Christopher Nolaw ils soient montés dans un inverseur temporel pour aller péter la gueule au Chinois Maudit AVANT qu'il ait mangé un sandouitche au pangolin dans le labo P5 de Wuhan et lui faire ravaler son entropie en même temps que le gras du jambon (les pangolins fournissent un jambon toujours un peu gras, dont les Chinois sont très friands.) Mais ça me parait un peu tiré par les chauve-souris.

Le graphiste est parvenu à rendre à merveille l'effet Photoshop
"dans l'espace, personne ne vous entend être moche".
Même la pulpeuse Naomi Nagata y arbore
une tronche à chier contre, c'est dire.
Que dans The Expanse ils fassent l'amour avec des Mormons de l'espace, passe encore. Que certains personnages soient affreusement stéréotypés et joués par des sacs à patates, que l'arc narratif de la saison 4 ait été pondu par la soeur du fils à pénible, souate. 
Je suis prêt à tout endurer, même les affiches promotionnelles qui semblent faire de la réclame pour les poupées articulées Big Jim ou une espèce de sous-Star Wars produit au Pakistan.
Mais ce qui m'a profondément choqué, et meurtri mon âme endeuillée de scientifique écorché vif dans la saison 5, c'est comment ils arrivent à survivre quelques poignées de secondes fatidiques dans l'espace infini du vide spatial, sans casque ni scaphandre, quand ils y sont contraints par des scénaristes farceurs soucieux de les couvrir de ridicule. Ca m'a semblé le comble de l'invraisemblance.





De mémoire, dans le disque d'aventure 33 tours de Dan Cooper "le maitre du soleil" que j'écoutais quand j'étais petit, quand tu sortais dans l'espace sans casque, ton sang commençait à bouillir, tes yeux explosaient du fait de la différence de pression atmosphérique (il y a très peu de bars dans le vide, comme disent les alcooliques abstinents) et tu mourais très rapidement; j'ai longtemps pris cette explication pseudo-scientifique pour argent comptant, avant que les sorties dans l'espace sans casque ni masque de The Expanse saison 5 (2020) m'invitent à revisiter mes présupposés.
Je me suis donc rendu en caméra caché sur un site scientifique traitant de ces questions.
https://www.futura-sciences.com/sciences/videos/survivre-espace-combinaison-ce-possible-2551/
"La durée de vie d'un astronaute sans combinaison se situe donc, selon la Nasa, aux alentours de 90 secondes."

Hé ben voilà ! La science avance ! Ici, on s'instruit en se distrayant !
Bien que tout ça ne vaille pas Dan Cooper, évidemment.


vendredi 29 janvier 2021

Jah Wobble's Invaders Of The Heart - Rising Above Bedlam (1991)

On murmure dans le Landerneau de la cyber-foutaise que c'est après avoir entendu Jah Wobble jouer de la basse sur les deux premiers albums de Public Image Limited que Saddam Hussein aurait fondé le parti Baas au début des années 80, en hommage au son à la fois monstrueux et sépulcral que ce monsieur Wobble tirait alors de son instrument, à jamais synonyme d'effroi sonore et politique. 
Par la suite, Saddam Hussein connaitra une belle carrière dans les arrières-cours de la diplomatie occidentale, et la fin tragique et rock'n'roll en diable de tout despote sanguinaire qui se respecte.


John Constantine dans sa dernière incarnation
Simon Spurrier/ Aaron Campbell
 (2020)
On ne prête qu'aux riches : d'après le wiki à son papa, la carrière de Jah Wobble, musicien, bassiste et chanteur ne débute vraiment qu'après avoir été éjecté de Public Image Limited.
Quelqu'un qui se fait foutre dehors par Johnny (ex-Rotten) Lydon (qui ressemble de plus en plus à John "Hellblazer" Constantine dans mon souvenir) ne peut pas être fondamentalement mauvais.
Après sa mise à pied de PiL vraisemblablement sans parachute doré, il commence à collaborer avec des artistes de tous horizons en se laissant aller à sa passion pour ce qu'on appellera la world music, culminant avec l'album Rising Above Bedlam.
Il est connu pour son son de basse infragrave et lancinant, grandement marqué par le Dub. Ses compositions sont également empreintes de traditions diverses, ce qui l'apparente à la world music.
Il a collaboré avec beaucoup de musiciens d'horizons très différents (Brian Eno, Bill Laswell, Holger Czukay du groupe Can, Primal Scream, Joolz Denby...).
Concernant spécifiquement ce Rising Above Bedlam (1991), on entend dire partout mais surtout sur le wiki de l'album que c'est après l'échec commercial de Without Judgement que Jah Wobble va poursuivre son association avec le guitariste Justin Adams et la chanteuse Natacha Atlas pour produire ce nouvel album. Le groupe invite aussi la chanteuse Sinéad O'Connor qui transforme le titre Visions of you, seul succès de l'album, qui fait soi-disant partie des 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie, mais vous n'aurez jamais le temps, même si on reconfine jusqu'en 2045.
(source wiki + Remix par DJ Pantoufle)





dans la même collection :

mardi 26 janvier 2021

Suspended Memories : Forgotten Gods (1993)

Saisons 2 et 3 déconseillées
à la cueillette et à la consommation.
Mieux vaut revoir deux fois la saison 1. 
Alors que la saison 3 de Forgotten American Gods démarre enfin malgré mon boycott tardif issu de mon droit de véto à la faire piquer après une saison 2 catastrophique qui déconstruisait systématiquement toutes les vertus et qualités que j'avais pu trouver à la saison 1, pire en cela que Trump annihilant les avancées sociales du gouvernement Obama, sans espoir de voir Joe Biden arriver à la saison 3 vu que l'équipe créative de la saison 1 menée par Bryan Fuller s'est soit dissoute soit est partie vers d'autres cieux, jurant mais un peu tard qu'on ne m'y prendrait plus, malgré la présence immanente de Ian McShane et ses rodomontades, je découvre enfin par hasard mais bien rasé l'article dont je rêvais depuis une bonne vingtaine d'années pour m'aventurer dans la proliférante jungle de disques ambients de Steve Roach :
Dans les commentaires de l'article, qui passe en revue une bonne trentaine de galettes spatiales et s'arrête à l'orée de l'an 2000 dans son travail radioscopique de l'oeuvre prolifique du reclus de l'Arizona, le webmestre s'attriste : "Notre équipe de bénévoles est réduite et nous recherchons des rédacteurs pour continuer."
Surtout ne pas céder à la provocation, c'est un piège. Je ne vais pas me remettre à écouter du Steve Roach en croyant faire de la méditation de pleine concierge, ça ne marchera pas mieux qu'avec Robert Plant.

Je découvre nonobstant plein de disques de Steve Roach de quand il était petit et qu'il se touchait le didgeridoo en rêvant de devenir le pape du dark ambient,  moi qui croyais tout savoir sur le bonhomme d'un simple clic, ivre de ma propre cyber-connerie ignorance, me voici bien attrapé.
Dans la pile, une oeuvre de jeunesse retient mon oreille, chamanique en diable sans pour autant forcer sur les gémissements de la belle-mère bourrée d'ayahuasca qu'on aurait séquestrée dans le placard tandis qu'on force sa belle-fille prépubère à regarder des dessins de Xavier Gorce par tous ses orifices oculaires, ce Forgotten Gods dont le titre rappelle le roman surcôté de Neil Gaiman à l'origine de la série à ne pas regarder, surtout les saisons postérieures à la première, mais dont le générique est superbe, série qui parle de Dieux Oubliés qui Aimeraient bien Se Faire Prier, et ma foi Forgotten Gods remplit très correctement le cahier des charges d'une musique à la fois tribale et contemplative, naïve et mystérieuse, pleine de rouerie électro mais partiellement improvisée à la main avec des vrais doigts, bref à mille lieues de l'usine à gaz de cailloux minéraux que deviendra l'entreprise Steve Roach dans les décennies suivantes.
Recommandé.

lundi 25 janvier 2021

Robert Plant and the Strange Sensation - Mighty Rearranger (2005)

J'ai mis ma menace à exécution, et me suis mis à écouter des disques de Robert Plant à tire-larigot, bien que "rigot" soit le nom de jeune fille de ma femme, et que je n'aie jamais été enthousiasmé par l'expression; néanmoins, je n'aurais jamais cru en arriver à faire confiance à quelqu'un QUI NE JOUE D'AUCUN INSTRUMENT pour produire de la bonne musique comme ça. 
Surtout que sa technique vocale "je vocifère et couine à mort / pour avoir encore / du kouign amann et sucer votre âme / quand vous fondez sous mes brâmes" ne m'a jamais vraiment attiré, malgré le petit goût de noisette du côté chamanique.

Bon, je retire ce que je viens de dire, en regardant les notes de pochette (qu'on jurerait dessinée par Dave McKean entre deux couvertures de Sandman) il apparait que Robert joue de l'harmonica. Pardon, à l'époque j'avais raté mon BEP option Led Zeppelin, c'est pas comme ça que je vais le repasser. Ca m'étonnait, aussi, tant sa voix se love parfois dans les orchestrations, au même titre q'un balafon ou qu'une basse électrique. C'est donc un vrai musicien, pas uniquement un chanteur à timbre. Il a le don de s'entourer de collaborateurs de talent, qui injectent toutes sortes d'orientalismes dans sa musique un peu datée. On aimerait qu'il ferme parfois sa bouche, mais c'est Robert, comme moi il est difficile à faire taire. C'est le frère de lait de celui croisé dans la chanson "Bachi-Bouzouk Band" d'Arthur H : 

"Robert à la trompette
Sort des sons pas très nets
Qui irritent les tympans
Des trop rares clients
Quand les autre prennent un solo
Joe l’arménien
Abandonne son piano
Pour aller boire l’apéro"
Il y a un côté Bachi-Bouzouk Band dans le groupe réuni autour de Robert. Des versions instrumentales m'iraient bien, sur lesquelles je pourrais déclamer des vers de mon cru. Mais le petit bonhomme de Télérama ne serait pas content.

 https://www.mediafire.com/file/7qxqd7nctjk2mpy/RP.MR.zip/file


dimanche 24 janvier 2021

Daniel Goossens : l'impérieux appel des cimes (1977)

J'ai beau avoir bac + 12 en goossensologie, l'autre jour je suis tombé sur ces quelques pages parues dans Pilote mensuel numéro 36, en mai 1977, que je ne connaissais pas.
Je les verse au dossier "Genèse d'un génie."




samedi 23 janvier 2021

Remède à la mélancolie : Daniel Goossens (2020)

Comme remède à la mélancolie, je trouve toujours autant de réconfort dans la méthode d'Eva Bester, la Madone du Spleen qui n'a pas une tête à faire de la radio, et qui suggère de s'engager dans l’action ou l’absurde. 
Question absurdités, rien qu'à l'idée de découvrir qu'elle avait invité Daniel Goossens dans son émission en novembre 2020, j'ai bien failli m'évanouir de joie.

https://www.franceinter.fr/emissions/remede-a-la-melancolie/remede-a-la-melancolie-22-novembre-2020








jeudi 21 janvier 2021

Robert Plant, Alison Krauss - Gone Gone Gone (2007)



Je ne savais pas que Robert Plant avait quitté Led Zeppelin. (rires)
En tout cas il joue toujours aussi bien de la guitare. (rires)
Je lui tire mon chapeau, parce que si j'avais été comme lui le chanteur d'un de ces groupes anglais qui ont inventé le roc dur à la fin des années 60, je n'aurais jamais eu assez de carburant psychique pour atteindre en aussi bonne forme les années 2000. J'aurais erré dans les ruines du château de ma splendeur passée en sanglotant devant la rediffusion de mes vieux concerts, en me bourrant de valium et de mauvaise bière, comme Elvis Presley les 15 dernières années de sa pitoyable existence, avec ou sans colonel Parker pour me botter les fesses et me faire rentrer dans le rang des têtes brûlées du rock'n'roll.
Si j'avais été artiste de variétés et idole des jeunes, j'aurais très mal vieilli; alors qu'en thuriféraire de poètes tombés dans l'oubli, ça va.
Une grande partie des projets musicaux dans lesquels Robert Plant s'est impliqué ces 20 dernières années me semble enjoué et inspiré.
L'album Raising Sand dont est extrait le youtube du jour est très musical. 
La voix d'Alison Krauss apporte un contrepoint appréciable aux saillies vocales du vieux bourrin du hard, qui n'est pas du tout devenu la vieille tantouze péroxydée que son passé pouvait laisser craindre aux dépressifs professionnels, mais qui est resté un artiste en quête du meilleur de ce qu'il pouvait encore donner et recevoir.