vendredi 20 mars 2020

Lorenzo Esposito Fornasari - Hypersomniac (2017)

Contrairement à ce que laisse penser la contemplation des actualités télévisées, l'oeil vitreux et la bouche pâteuse de purée U rationnée, le pire n'est jamais inéluctable, mais il arrive parfois quand même : je suis confiné sur une chaise longue dans le jardin, un peu ivre de gel hydroalcoolique bu par erreur, le soleil de Mars me caresse la couenne comme dans un vieil Higelin, je songe à ces pauvres gens des villes contraints de sortir dans la rue affronter la maréchaussée (obligée de faire appliquer des règles absurdes) pour ressentir le douloureux privilège de se sentir exister, et si la météo persiste dans le beau temps, je vais me signer une dérogation pour aller courir un peu plus loin que les deux kilomètres autorisés, ça part donc assez mal ce confinement, si je ne suis pas capable de suivre les injonctions schizoïdes du gouvernement. 

Heureusement, bandcamp vient me rappeler à l'ordre :

Salutations!
La pandémie de Covid-19 a particulièrement touché les artistes, car les tournées et les spectacles sont annulés dans un avenir prévisible. Pour aider à soutenir les personnes concernées, nous renonçons à notre part des revenus sur toutes les ventes ce vendredi 20 mars, de minuit à minuit (heure du Pacifique). Si vous le pouvez, joignez-vous à nous pour mettre de l’argent bien nécessaire directement dans les poches des artistes.
Pour de nombreux artistes, une seule journée de ventes boostées peut faire la différence entre pouvoir payer un loyer ou non. Les musiciens continueront de ressentir les effets de la perte de revenus des tournées pendant de nombreux mois à venir. La meilleure façon d'aider les artistes est votre soutien financier direct, et nous espérons que vous vous joindrez à nous vendredi et au cours des prochains mois alors que nous travaillons pour soutenir les artistes en cette période difficile.

Je choisis de faire un geste, et d'acheter Hypersomniac, de Lorenzo Esposito Fornasari. D'après sa photo, il s'agit d'un Italien ombrageux qui a importé le virus à Londres.
Qu'il en soit loué.
Regardez le line-up :
Eivind Aarset – guitars, electronics
Nils Petter Molvaer – trumpet
Rebecca Sneddon - saxophone
Bill Laswell – bass
Ståle Storløkken – hammond organ and keyboards
Kenneth Kapstad – drums
Même si j'étais sourdingue, j'achèterais ça les yeux fermés si j'étais aveugle.

https://lefmusic.bandcamp.com/releases

Et sinon, c'est comment ?
Etonnamment bruyant. Rien que des tcha-tchas endiablés à danser avec les voisins et lélectrophone à fond  (mes chers compatriotes, les mots en italiques sont désormais interdits et seront remplacés d’ici midi par d’autres, livrés par des brigadiers en tenue.)
Et il y a aussi une abondante documentation, que je n'ai pas encore eu le temps de dénoncer à la Préfecture, il faut d'abord que je me signe une autorisation.
http://www.hypersomniacproject.com/

jeudi 19 mars 2020

Talking Heads : The Name of This Band Is Talking Heads (1982 - Reissue 2004)


Comment ai-je pu passer à côté de cet album ? ben, faut dire que malgré les dilatations égotistes engendrées par l'animation d'un blog à large spectre autistique, consacré à la maitrise de son avenir par la rumination de son passé passé, par opposition au passé présent ou au passé futur, qui ne sont pas de même nature, comme le démontrent Einstein et Stephen Hawking, et malgré ma vie d'agent infectieux réduit à son strict minimum, soit une capsule en protéines protégeant un brin de matériel génétique codant pour lui-même en HTML et pour la survie culturelle de mon pote Paul fidèle lecteur Paulo dans sa capsule à Paulo,  faut reconnaitre qu'on peut pas être partout, tout le temps.
Même quand on est auto-confiné chez soi par le chômage en temps de paix. Alors là, confiné par les autorités pour des raisons sanitaires en temps de guerre, afin de savoir qui est plus fort ici, le virus ou l'homme, on va voir ce qu'on va voir.
https://pitchfork.com/reviews/albums/8266-the-name-of-this-band-is-talking-heads/
et les liens :
https://www.mirrored.to/files/YCZVC1NY/2004
D'ailleurs sitôt fini, on peut tôssi revoir le concert à Rome (avec le Pape en guest star, déguisé en Adrian Belew)

mercredi 18 mars 2020

Rouhaud, Reuzé : Faut pas prendre les cons pour des gens (2019)

Le titre du livre ne m'inspirait pas. 
J'ai un problème avec le Mépris. 
Pas le film de Godard, le procédé de distanciation sociale, qui travaille souterrainement ma famille élargie comme une tumeur cancéreuse.  
J'ai de plus en plus de mal avec ça. 
Je suis moi-même bien infecté. 
Mais dans la vitrine de la librairie fermée, le gag en quatre cases me fait sourire (clique sur l'image, tu verras Montmartre désert), parce que j'ai des amis qui ont adopté un bébé noir quand ils étaient plus jeunes, et ils lui ont fait des blagues. Mais pas celle-là. L'ordonnance signée par mon médecin traitant précise : Faut pas prendre les cons pour des gens est un album d'humour absurde sur la bêtise ordinaire, de plus en plus présente autour de nous. À la manière d'un Goossens ou d'un Fabcaro, il tord et maltraite les clichés de la société dans une BD hilarante et grinçante à souhait. Racisme ordinaire, mesures gouvernementales ubuesques, maisons connectées, quotas policiers, surpopulation carcérale, rejet des laissés-pour-compte... 
Je vous copie-colle quelques pages, qui prennent un relief particulier, mes chers compatriotes, dans les temps difficiles de décroissance subie que nous vivons, sans vouloir présumer de la suite. Ca vous fera un peu de lecture, bien qu'il soit un peu compliqué d'aller l'emprunter à la médiathèque ces jours-ci. Même si vous vous bricolez un Ausweis avec Photoshop, elle sera sans doute fermée. Plutôt que Goossens ou Fabcaro, la suite de gags tragico-tragiques m'évoque le Brazil de Terry Gilliam. Les adeptes de la noirceur ricanante seront à la fête, bien que le dessinateur soit un peu désinvolte, et singe la BD contemporaine qui n'hésite pas à reprendre le même dessin sur plusieurs cases. Comme vous l'aurez compris, ce bougre ne prend vraiment rien au sérieux, pas même son éditeur !
Je ne sais pas où le rédacteur de cette note d'intention a vu jouer ça, mais je trouve que c'est surtout un mépris de lui-même, du don que Dieu lui a donné, et de ses lecteurs. 
Je voulais conclure en beauté par un échange avec un ami à propos de cet album dont je lui ai fait lire quelques planches (le père adoptif de l'enfant noir, d'ailleurs) et qui m'a dit "J’ai bien aimé. L’autre disait « Aimez-vous les uns les autres » mais des fois l’effort demandé est surhumain. La connerie est universelle, éternelle et sans limite. Au-delà de nos limites d’acceptation sont-ils encore nos semblables ? Sont-ils vraiment des gens ?" Je lui ai répondu des choses admirables repiquées dans un livre sur Limonov, mais j'ai déjà vendu l'extrait à la maison-mère la semaine dernière.
Et Limonov est mort hier (d'autre chose, je précise).
Je passe donc au plan B : au jour 1 du confinement, les gendarmes disaient hier « on ne verbalise que ceux qui nous prennent pour des cons ».
Ca doit faire quand même faire un paquet de monde, non ?
Restez chez vous.








c’est un peu triste comme humour, je trouve.
ca doit être post-humour.


mardi 17 mars 2020

Christophe Nick : Manipulations - une histoire française (2011)

Après avoir regardé la fin de Mr Robot sans être vraiment convaincu du déploiement de tels artifices spéculaires pour évoquer un banal cas de troubles psychiques, maintenant le midi pendant la pause déjeuner je me fais un épisode d'une série documentaire de 6 fois 52 minutes consacrée à l’affaire Clearstream, qu'en bon précog j'avais stockée il y a des années en prévision d'une période de confinement… question magouilles politiques, financières et mondialisation, ça enfonce aisément Rami Malek et sa belle  soeur Darlene, mais aussi Le Bureau des Légendes, puisque les acteurs sont issus de la diversité du monde réel, et jouent leur propre rôle. Industriels de l'armement, barbouzes du renseignement, ouvriers du blanchiment, paradis fiscaux, morts suspectes de gars qui n'en voulaient, journalistes teigneux, tout est là pour faire de vos 15 prochains jours chez vous au frais du contribuable un inoubliable retour sur cette affaire ébouriffante. Série idéale à regarder en sirotant du gel hydroalcoolique si on est coincé chez soi à maudire l'hyper-capitalisme dont les flux financiers ont permis à la chienlit bactérienne de se répandre en un clin d'oeil sur toute la planète.

L'indispensable notule, pour savoir si cette série vous convient dans cette période anxiogène, de petites pièces pouvant être inhalées par erreur, et va trouver un ORL en ce moment :

Les affaires d’État n’ont qu’un intérêt : mettre à nu les mécanismes du pouvoir. Clearstream est de celles-là. La série, présentée par Fabrice d’Almeida dans La Case du siècle, est le fruit d’une longue enquête. Construite comme un thriller, elle propose une plongée dans le monde fermé de la grande finance, au centre du lobby militaro-industriel, au cœur du pouvoir exécutif ou dans le secret de la magistrature. Là où d’ordinaire seuls sont admis les puissants…Le combat de deux monstres politiques. C’est ainsi que l’affaire Clearstream a jusqu’alors été racontée. Elle est bien plus que cela. C’est une certaine histoire de France, celle du dernier quart de siècle. L’histoire d’une France au temps de la mondialisation des capitaux, de l’émergence d’une Europe de la défense, de la violence des luttes de pouvoir et des relations dangereuses entre politiques et vendeurs d’armes. Une certaine histoire de France dans laquelle un homme, Imad Lahoud, a su jouer des fragilités du système pour pénétrer un à un chaque cercle de pouvoir et déclencher une impensable affaire d’État qui lève le voile sur les zones grises de la République.


L'épisode 1 est là : 

(ici aussi si l'autre lâche)

L'épisode 2, je fus contraint de le ripper moi-même d'un DVD ISO maudit par les services du déminage de galettes cryptées

L'épisode 3
L'épisode 4

L'épisode 5

L'épisode 6

_________

en complément de programme, une expérience web tirée de la série :

lundi 16 mars 2020

La dernière semaine de John Warsen

Lundi : 
un message fort du gouvernement



Mardi : 
Confinés, cons finis


Mercredi :
Rions un peu

extraits de mail de ce matin : « Si on rajoute la razzia générale sur les rayons alimentation de tous les supermarchés de la ville, on se rapproche un peu du scénario de certains films américains. 
La foule c'est vraiment idiot, car les magasins restent pour l'instant ouverts en semaine et sont approvisionnés. (…) Il y a 3 semaines j'avais anticipé en achetant un bon stock de pâtes et de riz en cas de mesures de confinement strictes. On est pas confinés, juste privés de travail. 
Mais on a entamé un premier paquet de riz ce soir et il est très bon. 
Et on ira faire des courses normales en semaine, maintenant qu'on a plein de temps pour ça. »
(Bob Warsen, ex-frère)



Jeudi :
fermeture définitive



Vendredi : 
Je suis une légende (Boris Sagal, 1971)


Samedi (si tout se passe bien) :


Je suis une tombe (2009 - 2020)
Sic transit gloria mundi

Vous rigolez, mais si mon blog a été autorisé à ouvrir ce matin par dérogation préfectorale n° 34 6578, c'est uniquement à cause d'une méprise informatique, j'ai été assimilé par Google à une petite entreprise de pompes funèbres, et non à une de ces "Salles d'auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple" qui ne peuvent plus accueillir du public jusqu'au 15 avril 2020.
Pourvu que ça dure.

samedi 14 mars 2020

Jon Hassell - Dream Theory in Malaya: Fourth World Volume Two (1981, Remastered 2017)

Les gens sont devenus fous.  
Les supermarchés sont mis à sac, dans l'ordre et le calme. Les bibliothèques municipales ont été prises d'assaut, en prévision d'une période de confinement d'une durée indéterminée. 
Au petit marché du samedi de mon village, comme le vendeur d'huitres ne pouvait me garantir la présence de son stand samedi prochain, vu que d'ici là les rassemblements de plus de 2 personnes seront sans doute prohibés, j'ai acheté 24 douzaines de fines de claires n°3, à stocker dans la baignoire avec de l'eau potable et du sel de Noirmoutier.  Il m'a assuré qu'elles tiendraient le coup.
Pendant ce temps, dans le virtuel, j'ai fait provision de films et de série, en téléchargeant 8 téraoctets de programmes audiovisuels divers, des fois qu'y nous coupent internet s'il y a trop de tension sur le réseau. Et sur mon blog, les gens m’ont tout dévalisé, je n’ai plus un seul fichier mp3 en rayon. Et j'ignore quand je serai réapprovisionné. Je vais être obligé de mettre une affichette sur le magasin pour expliquer la pénurie… Ou alors, je pars me réfugier dans le Temps du Rêve avec les Indiens Senoï de Malaisie, versés disait-on dans la science du rêve lucide... A moins que tout ça ne soit que racontars éhontés colportés par des anthropologues mythomanes et portés sur la bibine. 


Jon Hassell, après l'inusable album de trompinette trafiquée enregistré avec Brian Eno en 1980, remet ça dès l'année suivante avec cette "Théorie du rêve en Malaisie"... dont il avoue quarante ans plus tard que les prémisses en furent un peu moins ésotériques que ceux imaginés par notre Brigade Fantasmatique (Toujours en Quête d'un Mauvais Coup à Faire ou à Prendre).
Mais l'album est superbe, sauf pour ceux, et il y en a, qui restent enfermés dehors, et tout près de faire un malaise en Malaisie, allergiques qu'ils sont au son très particulier de sa trompette bricolée aux électroniques, et qui fait de lui le père spirituel de toute la racaille cyberjazz de maintenant, d'Erik Truffaz à Nils Petter Molvaer en passant par Guillaume Perret, n'en jetez plus la cour est pleine et les poubelles ne passent plus.
Le disque a été remastérisé en 2017, agrémenté d'un inédit qui avait sauté au premier pressage.
Houellebecq Akbar !

http://exystence.net/blog/2018/06/17/jon-hassell-dream-theory-in-malaya-fourth-world-volume-two-1981-remastered-2017/

vendredi 13 mars 2020

Lovecraft Facts (11) : Gilles25

Quand on lit "Epouvante et Surnaturel en Littérature", l'essai que Lovecraft consacre en 1926 à la littérature de terreur avant d'y engloutir le reste de sa vie consciente, on est abasourdi de sa lucidité et de l'étendue de ses connaissances; on sait qu'il a absorbé et digéré l'intégralité du roman gothique pour maitriser son sujet, mais quand même... Et que n'applique-t-il ensuite sa science à ses oeuvres ? ses fictions fantastiques postérieures seront hérissées d'épithètes désuètes et périssables, dans un style hyperbolique et suranné, à mille lieux des bonnes pratiques littéraires du livre de pétoche qu'il édicte. 
Aujourd'hui, je ne sais pas, il faudrait attraper un ado, le séquestrer dans une cave en restreignant son accès à la nourriture en fonction du nombre de pages de Lovecraft déchiffrées chaque jour à la lueur d'une chandelle de mauvaise qualité, parce que dérobée dans une église presbytérienne tombée en déréliction. Aurait-il seulement peur ? Si on l'interroge en le frappant patiemment à coups de bottin, il risque fort de louer les idées et l'inspiration du Maitre, mais de cracher sur le style, trop ampoulé pour les jeunes générations nourries au théorème sujet verbe complément sujet verbe complément du père Ellroy. Les jeunes de maintenant ne respectent plus les Grands Anciens, mais c'est parce qu'ils ne sont plus en état de les entendre, avec la débauche de distractions modernes qui s'offrent à eux.
Profitons-en pour lui souffler la bougie, renverser le broc d'eau sale et murer la cave avant qu'il nous transmette le coronavirus, le Président nous ayant révélé hier soir à la télé que les jeunes salopiauds sont porteurs sains de la pandémie, mes chers compatriotes, ça lui fera les pieds. J'espère qu'il a abrité Brigitte dans un caisson stérile, elle est dans le coeur de cible du virus. 

Les livres de Cthulhu,
c'est plus ce que c'était.
Bien sûr, lorsque nous dévorions fiévreusement des traductions low cost de Lovecraft, inconfortablement assis contre un des piliers du préau du collège, par de visqueuses et interminables après-midis d'automne, si un sentiment d’horreur nauséeuse s’emparait indiciblement de nous, c’est surtout parce qu'à l'époque, il n’y avait rien d’autre pour geeker : la télévision ne possédait que 2 chaines en noir et blanc, le magnétoscope, le jeu vidéo et l’internénette attendaient patiemment dans les limbes de l’imaginaire d’inventeurs pas encornets que quelqu'un pense à eux pour les faire advenir.
Aujourd'hui, bientôt un siècle après que le calvaire de sa vie terrestre ait pris fin, Lovecraft est revendiqué comme source d'inspiration par tout un tas d'artistes plus ou moins bien intentionnés et inspirés, hier j'ai vu un film soi-disant tiré de La Couleur tombée du Ciel qui tirait sur le rose bonbon - rose bonbon ! en lieu et place du vert-de-gris nauséeux que tout lecteur de Lovecraft a bien sûr visualisé en s'injectant la nouvelle d’origine, allons, vous divaguez.
Bien sûr, j’admets volontiers que mon vert-de-gris nauséeux n’est qu’une déclinaison qui m’est propre de son univers sale, et qu’il y a finalement autant de Lovecrafts que de lecteurs, et que c'est seulement la prétention de savoir qui est Lovecraft, qui peut donner lieu à cette confusion et ces malentendus. Libre à chacun de faire prospérer la franchise comme il le sent. On ne saura jamais qui était vraiment Lovecraft, bien que certains faits puissent être établis et qu'on puisse constater par ailleurs certaines malédictions objectives : ses phobies administratives raciales et réactionnaires, largement dictées par son milieu, son inaptitude à vivre de sa plume, les impasses qu’il a dû murer sur certains royaumes de l’existence humaine, faute de pouvoir y pénétrer.
Ca, pour murer, dans la fraternité des adorateurs du Calmar géant, on est là.
Mon vert-de-gris kryptonite, c'est même l'essence du totalitarisme : déclarer qu'il y a une réalité Lovecraft, et que tout le monde devrait la percevoir. Au plan imaginal, il y a autant de Lovecrafts que de consciences qui le perçoivent, et au plan ultime, Lovecraft est le seul à savoir qui il était, et il sera toujours le seul, dans les Siècles des siècles.
Et pendant ce temps-là, au final le film ressemble à ce que j’avais perçu/projeté émotionnellement sur l’affiche : moitié Disney, moitié Cronenberg. Et selon Houellebecq, qui commit en début de carrière une petite biographie du Grand Malade de Providence, pour Lovecraft, comme pour tous les racistes, l’horreur absolue, plus encore que les autres races, c’est le métissage.
Et quoi de plus métissé que ce film ?
Si Howard Phillips s’en retourne dans sa tombe, c’est bon signe : c’est qu’il est encore vivant.
Du coup, je suis repassé devant la cave murée l'autre jour, et j'eus la surprise d'y découvrir un feuillet hâtivement griffonné avec ce qui semble être des excréments humains qui dépassait de sous une brique.

_histoires-drôles_n°5545
Envoyé 27 December 2019 - 13h25 :Jour 356 à la station spatiale orbitale. Il y a 7 jours que Gilles25 est né. Comme tous les autres, il a d'abord cru être l'unique Gilles. Quand je lui ai montré les autres, il a prétendu qu'ils étaient ses clones. il y avait Gilles12, encore en vie malgré ses blessures, Gilles 17, le Gilles à lunettes, et le Gilles obèse, le tout premier (à ma connaissance). Gilles25 s'est adressé au Gilles obèse. Sous les couches de graisse, il ne ressemblait plus à un Gilles mais le second lui a tout de même dit : comment sais-tu que tu n'es pas un clone. Alors le premier Gilles (à ma connaissance) l'a regardé et a dit : Quand je mange, je ressens une sensation. Cette sensation, c'est moi qui la ressens et non toi. Je pourrais la décrire alors que toi, tu ne pourrais que faire semblant, de l'extérieur. Voilà pourquoi, tant que je mange, je suis le premier Gilles. [...] Bien sûr, nous ne lui avons pas dit ce que Gilles mangeait ...
Ha ben voilà, tu vois quand tu veux ! j'ai descellé deux-trois briques pour le féliciter, en quelques lignes il était parvenu à reproduire l'essence de l'esprit du reclus de Providence, l'horreur naissant de l'implicite, du non-nommé... mais il m'a vite avoué qu'il s'était inspiré du film "Moon", de Duncan Jones.
Heureusement, il me restait un peu de mortier frais, j'ai tout rebouché.
Salauds de jeunes.

Le premier Gilles s'appelait en vérité Edouard - archive photo : 
au moment de la reprise du procès de "l'abomination de Karachi"
après le rejet de ses pourvois en cassation.
Ca fait encore plus peur que Lovecraft.

jeudi 12 mars 2020

David Byrne - The Complete Score From The Catherine Wheel (1981)

Je fus jadis initié aux Mystères de cet album obscur - je ne voyais vraiment pas pourquoi il eut fallu se réjouir d'écouter la musique composée pour un spectacle de danse moderne, fût-elle écrite par David Byrne, et je ne le compris que lorsque je l'entendis, résolvant ainsi  sans le savoir l'équation d'un célèbre koan zen par ma seule perception musicale, car je fus mis en présence de la petite soeur maudite et voilée de "My life in the Bush of Ghosts"(1), album composé par David avec enthousiasme et Brian Eno dans l'effervescence créative qui suivit la sortie de "Remain in Light", l'album des Talking Heads dont nous nous sommes récemment re-repus dans ces colonnes et re-saoulés dans le salon. 

Les musiciens impliqués dans l'affaire :
https://www.progarchives.com/album.asp?id=29033
La Roue de Catherine, la Vraie Histoire :
https://www.youtube.com/watch?v=ghbOcEZV64c
L'avis de Jacques Boudinot, spécialiste autoproclamé de la chose :
https://www.allmusic.com/album/the-catherine-wheel-mw0000196850
Le lien vers le disque, dans sa radicale altérité :
https://www.mediafire.com/file/k79g4fbuinifb0m/DB_TCW.zip/file

____________

(1) à ne pas confondre avec "My wife in the Bush of Georges", film polisson-politique de Avide Burne sur la politique étrangère un peu ollé-ollé du 43ème président des Etats-unis, réservé à un public un peu plus mature que je ne le suis.

mercredi 11 mars 2020

Machin - Tout folkant (1977)

On voit pas bien de quoi ça cause,
mais c'est Fanchon et les extraterrestres.
Hier après-midi, alors que je faisais une pause réparatrice au milieu de la purge que se révélait être la rédaction de l'article sur Mr Robot dans laquelle je m'étais imprudemment engagé, au détour anodin du coin d'un blog de curiosités musicales, surgit soudain Machin, groupe français de folk parodique dont j'ignorais tout, qui vécut entre 1976 et 1978 avant de fusionner avec le grand Tout tout en beaucoup kollaborant parallèlement avec Hubert-Félix Thiéfaine, en studio et en tournée, à tel point que les musiciens finirent par mettre leur propre carrière en veilleuse après seulement trois albums, avant de carrément l'abandonner avec son rouge à lèvres de traviole et les bas aux chevilles, attachée toute nue à un platane au bord d'une des autoroutes de l'information qui venaient d'être inventées par un communicant dont l'histoire n'a pas retenu le nom. Elle y attendra jusqu'en 2003 en se caillant les miches et en se répétant compulsivement ses exercices de sophrologie pour se rassurer, surtout pendant les froides nuits d'hiver, la traditionnelle reformation du groupe, avec tournée triomphale, sortie d'un live et d'une compilation de ses frasques de jeunesse tombées par mégarde dans les oubliettes de l'Histoire musicale.
Cet effacement au profit d'un artiste qui détenait les clés et anneaux de pouvoir d'un imaginaire plus puissant que le sien relève chez Machin d'un sens de l'abnégation (1) aussi admirable que celui qui m'étreint quand je décide d'exhumer/exhiber ces vieilleries que plus personne ne reconnait, au lieu d'aller porter secours à tous ces migrants qui se noient aux portes de l'Europe, sauf ceux qui choisissent de s'écraser contre ses grilles.
Et il fallait que je réagisse vite, sinon j'aurais prestement retrouvé leur discographie maudite au frontispice de blogs concurrents et bâtards comme "Le tumulus des oblitérés", "La crypte des omis" ou encore "Le tunnel des pestiférés" (prévoir un masque pour surfer en toute tranquillité).
Mais ça va, ces jours-ci je suis confiné comme un CDD FranceTV pas reconnu historique, j'ai l'oeil vif et la souris leste, et j'ai tôt fait de trouver les deux autres disques du groupe :



Et qu'y entend-on, tontaine tonton, sur ces incunables ? j'y ouïs du folk pseudo-médiéval, un soupçon de rock progressif, des histoires de quéquette et d'extraterrestres. Pas de doute, on est bien en France à la fin des années 70. Et il y a bien des réminiscences des premiers albums de Thiéfaine. Le contraire serait étonnant. Un seul regret: ça me travaille depuis 42 ans que j'ai posé un oeil sur les crédits d'une pochette de Hubert-Félix, mais je sens que c'est pas encore aujourd'hui que je vais apprendre pourquoi Tony Carbonare porte un nom de pizza.

biographies édifiantes et paroles des chansons
(j'ai ri à certaines plaisanteries héritées d'un autre âge) :

 (1) sacrifice total au bénéfice d'autrui de ce qui est pour soi l'essentiel - Léon Blum (Paris 1872-Jouy-en-Josette 1950) : "L'abnégation, la charité résultent le plus souvent d'un défaut de vie personnelle."

mardi 10 mars 2020

Lovecraft Facts (10) : Mac Quayle - Mr. Robot Vol. 7 Soundtrack (2019)

"Mets ta cagoule"
(Un hacker sachant hacker)
Au moment de raccrocher définitivement la cagoule, quelques temps après avoir opiné du chef d'un air entendu ("Aaah, c'était donc là qu'ils voulaient en venir !") tandis que résonnait silencieusement le silence implacable qui suit le silence lourd de sens prolongeant le silence plus discret venant clôturer le dernier épisode de l'ultime saison 4 de Mr Robot, résumons la situation. Il y a deux ans, nous avions laissé la musique de Mac Quayle en fâcheuse posture, après le retournement du disque sur la platine et de l'intrigue en fin de saison 3.
Retournement et non pas "twist", car nous, multiplicité toujours changeante vivant dans les hémisphères cérébelleux fragmentés du malheureux anti-héros de la série, répugnons à user du terme "twist"(1) concernant les contorsions scénaristiques qui nous laissent comme un légume en fin de saison, terme dont nous réservons l'usage à une danse qui fut extrêmement populaire au début des années 1960 et dont nous regrettons qu'elle périclite de façon inversement proportionnelle à la courbe du taux d'abonnement à Netflisque(2), car normalement, quand on retourne un disque, la musique qu'on entend de l'autre côté n'est pas la même que sur la face qu'on vient d'écouter, et pourtant quand on écoute à donf les 6 volumes déjà parus avant çui-là des musiques relativement peu enjouées venant égayer un peu les propos lourds de sens des 3 saisons précédentes de Mr Robot en se bourrant de neuroleptiques, on a l'impression de revenir constamment au point de départ de la proposition musicale électro-cold qui nous est faite, et cette impression se confirmera à la toute fin de la série quand on se prendra le vrai noeud de la poutre issue de l'arbre à intrigues dans l'oeil, et il sera alors bien tard pour venir s'en plaindre.
J'avais fait un peu de rédactionnel ici :
et aussi là
http://jesuisunetombe.blogspot.com/2018/03/mac-quayle-mr-robot-vol-4-original.html
alors je me suis dit qu'il fallait finir dignement, mais c'est dur. Je sens bien que je force. J'espère que je ne vais pas me froisser un muscle de l'esprit, ni commencer à tousser dans mon coude si je fais des emprunts toxiques.

"Les cousines ont été créées pour nous éviter de tripoter
nos frères et soeurs" (Blanche Gardin)
Mr. Robot est un feuilleton télévisé qui a bénéficié au début de sa diffusion d'un avis très favorable de l'Office catholique dans Télérama, ainsi que d'un crédit considérable de la part de ses observateurs de l'ONU, car on ne prête qu'aux riches et si l'on ne voyait pas trop où le créateur de la série voulait en venir avec sa dénonciation des arcanes de la finance mondiale par un schizophrène non indemnisé par la Sécu et au rétablissement incertain, du fait du traitement erratique de son déséquilibre, entre auto-médication massive et séances de psychothérapie entachées de soupçons paranoïaquement justifiés de manipulation mentale et de complaisance dans le diagnostic, il était évident que le showrunner en avait sous la godasse, d'ailleurs en bon control freak Sam Esnail signait scénario ET réalisation de chaque épisode, fait unique dans l'histoire des séries télé, et exemple  magistral de maitrise des sphincters uniquement rencontrée chez de rares privilégiés de la fonction excrétoire. Ce qui ne s'est jamais démenti par la suite, et il était bien le seul à vouloir s'attaquer au capitalisme financier par la voie étroite d'un cyberthriller technoïde à tiroirs, voie périlleuse s'il en est, que même Emmanuel Todd n'a pas osé emprunter dans son récent ouvrage "Les luttes de classes en France au XXIe siècle", lui préférant un arsenal de cartes démographiques et statistiques qu'il est seul à pouvoir décrypter, à la lumière de la dépouille de Marx diffusant ses ultimes lueurs, empaillée dans son arrière-cour.
Et pourquoi pas ? Mon grand-père disait lui-même "peut-être que le Parti se trompe, mais moi je me suis pas trompé de parti", peu avant d'être emporté par une stalinite purulente.

"Je préfère rien dire, sinon ça va encore mal finir"
(Angela Moss)
Mr. Robot a ainsi longtemps louvoyé entre ses embardées émeutières (comme des remontées acides de Occupy Wall Street, ce Front de Gauche New-yorkais dont le souvenir a déjà été effacé de notre inconscient collectif par les nanorobots présents depuis toujours dans les yaourt au bifidus), ses embrasements de violence glacée, et la pyrotechnie psychopathologée dans sa double figure centrale, Elliot / Edward Alderson, jouant sur tous les registres permis par un personnage principal à la personnalité fragile, morcelée, multiple voire totalement fêlée de la cafetière, avec un rien de constipation hallucinatoire.
(#instantscomplicesavecdaddy)
Sur le plan formel, la série toute entière baigne dans une ambiance glacée, d'un bleu conspirationniste, une esthétique très inspirée de David Fincher, Rami Malek a les mâchoires soudées et autant de charisme qu'un Commodore 64, et les acteurs principaux se débattent avec un mélange de conflits intimes et de troubles neurologiques assez sévère.
New York est montré comme un monstre froid qu'on ne voit nulle part ailleurs filmé à travers ce prisme autistique, bien que certaines errances nocturnes initialement prévues dans le New Jersey aient été finalement délocalisées dans les Hauts-de-Seine, tant le crédit d'impôt international pour les tournages y est redevenu attractif.
Qu'on soit condamné à errer perplexe pendant des épisodes entiers dans les rues désertes, dans une confusion mentale engendrée par le manque de benzodiazépines avec une langue en carton qui fouaille entre les dents et les maxillaires cherchant à percer les joues depuis l'intérieur, tentant de nous introduire en catimini avec des ruses de geek foireux au coeur d'entreprises qui incarnent le Mal Absolu du Nouvel Ordre Mondial pour y dérégler définitivement la Machine par des actions terroristes dignes de l'ultra-gauche, nous terrant dans des penthouses high-tech désertés par leurs occupants légitimes avec toujours plus de cadavres dessoudés par la Dark Army à dissimuler, sans compter les problèmes d'odeurs, grelottant alternativement d'ennui ou d'effroi devant des choix impossibles à trancher, les tempes sciées par des bruits flippants et lancinants et des grondements inattendus, au fait c'est quoi ces trucs qu'on entend ? ah mais oui, c'est vrai, que je suis con, c'est la musique du film, mais jusqu'au bout on ignore ce que l'on est vraiment en train d'essayer de suivre, de subir ou d'aider à essuyer, puisque quelqu'un a filmé ça il faut bien que quelqu'un le regarde, tant on flirte parfois avec l'expérimental malaisant, et c'est en cela qu'il y a quelque chose de vraiment lovecraftien dans cette série : l'horreur psychologique indicible ressentie dans les derniers épisodes, la chair de poule atrocement lynchienne vécue dans ma chair de téléspectateur pourtant endurci par des films de trouille récompensés au festival de Sundance, mais là j'dois dire que c'est la palme, putain tout ça pour ça ? nan mais attends, j'vais leur écrire, tu vas voir on va pas se laisser faire comme ça...

Si Lovecraft et Poe pouvaient voir ça,
ils s'en pinceraient les nichons
tellement c'est bon.
Les vrais enjeux de l'oeuvre sont dissimulés quasiment jusqu'au bout du bout du dévoilement de la révélation finale, y'a largement de quoi les trainer aux prud'hommes pour ça, ou alors, du fait que c'est asphyxiant, névrotique et profondément triste, mais qu'est-ce que ça fait du bien quand ça s'arrête, se retrouver enclin à une certaine compassion, on a quand même perdu plusieurs points de vie à suivre cette série et il faut positiver l'expérience, et méditer avec les Sages de Télédrama sur ce cas extrême de trouble dissociatif de l’identité, le sujet "méta" (cagoule !) résidant dans l'étude des mécanismes que nous pouvons mettre en place pour survivre à nos traumas.
A moins qu'entre-temps on soit allé s'enfiler le contenu de la bouteille de Destop, qu'on conservait pourtant jalousement sous l'évier, pour une future opération anti-obstruction. Désolé les gars, c'est l'heure du cocktail " Au revoir tout le monde", c'était trop hardi et trop ardu pour moi, Rami Malek m'a tuer etc...
Dommage : les abimes d'épouvante enjambés par les protagonistes (et auxquels certains ont l'arrogance de survivre) sont liés à des enjeux géopolitiques mondiaux, pas des petites guéguerres de chasses aux sorcières minables pour savoir qui c'est qui a pété la statuette à Cthulhu, et que quand il va rentrer, vous allez voir, ça va gueuler sec et y'a des têtes qui vont tomber.
Greta Thunberg aurait elle aussi grandement apprécié qu'on regarde la série jusqu'au bout, en tant que citoyen hyper-impliqué dans les convulsions du monde, au lieu de se laisser dépasser par sa froideur  apparente et son goût pour la mystification.
Parfois, comme dans la saison 2, il faut 6 épisodes entiers pour qu'on voie la lumière, à savoir qu'on n'était pas du tout en train de regarder ce qu'on croyait voir (il faisait d'ailleurs très sombre) et comme nous, et comme Lovecraft, qui d'après son biographe officiel avait le charisme d’une moule en fin de saison sèche, Elliott est angoissé devant ces enjeux qui le dépassent, et rongé par le sentiment de sa petitesse et de sa finitude extrêmes, et tout comme le président du GRRR (Groupe de Réalité Réelle Ratée) il traverse des épreuves avec un épuisant sens de sa déréliction (sentiment d'abandon et de solitude morale, voire au plan théologique une épreuve de la vie mystique dans laquelle le fidèle a le sentiment d'avoir perdu la grâce, d'être dédaigné pour l'éternité.)
Et pourtant, il y va quand même, et nous on le suit, parce qu'on est cons, qu'on est faibles, et qu'on a perdu la télécommande entre les coussins.
Au bout de plusieurs années d'un visionnage de plus en plus dubitatif, j'ai l'impression de pouvoir zapper des saisons entières, et que quel que soit l'endroit du continuum où je repique au truc, comme disent les toxs, je retombe sur Rami Malek, manifestement mal remis d'avoir joué Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody, qui est intimement persuadé que lui et Christian Slater (qui joue son père tantôt mort, tantôt imaginaire, et tantôt un peu des deux, le fameux Mr Robot du titre) interprètent en fait les personnages d'Ephraim Winslow et Thomas Wake dans The Lighthouse.
C'est dire son degré de guérison.
Et c'est ainsi que j'en termine, avant que cet article m'achève.
Enfin, presque : l'histoire, bien que très fortement cryptée, réclame une fin heureuse. La voici : ce qu'on peut dire de la conclusion de la série sans divulgâcher le retournement du retournement final, c'est que délivré de ses obsessions complotistes, réconcilié avec sa soeur, Elliott peut enfin marcher vers le but ultime que lui a assigné l'espèce : devenir un être humain épanoui avant la mort, putain.
Quand à savoir si cette fin justifie les moyens déployés, la question renvoie chacun de nous à ses gouffres télévisuels.

https://macquayle.bandcamp.com/album/mr-robot-volume-7-original-television-series-soundtrack

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(1) du verbe anglais signifiant « tordre » ou « se tortiller »
(2) je ne crois pas utile de souligner, et je n'ai donc pas voulu insister, au cours de cet article aussi confus que l'intérieur de la tête d'Elliot / Edward Alderson avant qu'il aille se meubler chez Ikea, sur le fait que la production et la diffusion de Mr Robot font manifestement partie d'une conspiration orchestrée par Netflisque dans le cadre de son plan Covid-19.
En tout cas c’est ce qu’ils disent sur france culture, donc c’est forcément vrai.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-theorie-du-vendredi-06-mars-2020