lundi 30 mars 2015

[Repost] American Horror Story - Unofficial Soundtrack (2011)

J'ai un peu ramé pour exhumer cette compilation des entrailles du Net. 
Elle n'existe pas dans le commerce, ce qui veut dire qu'il y a un encore-plus-malade-que-moi qui s'est coltiné la recherche morceau par morceau, qu'il a patiemment recousus ensemble, comme les membres morts de plusieurs animaux non-vivants à qui il tenterait d'insuffler la vie en quelque pathétique parodie de créature viable. 
Pour ma part, je la trouve très réussie.


Les morceaux qui composent la bande son de la saison 1 de American Horror Story sont pour la plupart issus de l'Histoire de la Cthulhuture populaire américaine de ces cinquante dernières années.

Au départ, la série en elle-même ne me branchait pas plus que ça, et il aura fallu tout l'enthousiasme patronal (assorti de menaces voilées de retenues sur salaire) pour que j'investisse une grosse poignée de petits matins blêmes dans l'aventure, figé dans une posture yogique sur mon nouveau pouf de salon tricoté par ma douce et tendre à l'aide de 7 sacs de 20 litres de microbilles.

Entr'aperçue dans un motel poussiéreux de l'Arizona cet été, l'affiche du lancement de la saison 3 avait pourtant suscité mon émotion plastique.

Et les mètres à panser de la série télé m'ont fourni un alibi cthulhuturel en béton.

Agréable divertissement familial, donc, malgré quelques invraisemblances factuelles.

Par exemple, dans l'épisode 6 de la saison 1, une fille se fait zigouiller, enterrer sous trois mètres de terre par un infirme monobras, puis le psy a tôt fait de couler une chape de béton sur la terre encore meuble, et d'y bâtir un belvédère en bois Ikea 200 000 pièces, le tout pendant que sa chérie est partie faire les courses.

L'odieux connard se régalerait s'il avait vent de ces petits trafics avec la logique aristotélicienne, mais il s'occupe de exclusivement de blockbusters faisandés, attaché qu'il est à démontrer sa supériorité intellectuelle sur les bouses qu'il dissèque.

Pouffons.
Et regardons juste un épisode de plus.
C'est le principe des séries.

Bon, on n'est pas dans la finesse de Masters of Sex, non plus, hein, faut pas tout mélanger.






American Horror Story Jenerik from Fox International Channels on Vimeo.

Même pas peur.

[Edit] : la saison 2 était très bien, la 3 invraisemblable et la 4 s'est effondrée dans la surenchère. Comme Chuck Norris, les scénaristes ont joué à la roulette russe avec un chargeur plein.
Je republie la bande-son de la saison 1, c'est toujours ça que Daech n'aura pas.

dimanche 29 mars 2015

Rockers Hifi - Going Under (1997)

Avant de sortir du tombeau, Jésus a bien dû y descendre.
C'est mathématique.
Fredonnait-il le Going Under (= je m'enfonce, je coule) des Rockers Hifi, hymne sépulcral à la damnation sereine ?
Grand prix de la lividité cadavérique au remix de Kruder & Dormeister.





Pit patter little raindrops keep falling on my window pane
the city calling me out into the night
with promises of pleasures and sweet delight
it's wrong
it's oh so wrong
but I want it
to be right

cause at night I have a million dreams and then I wake
I pray the lord my soul to take
me away from this vanity
from this e-fuelled
love and insanity

J'ai longtemps contemplé tibias, péronés... (Bashung)

אֵלִי אֵלִי לָמָה עֲזַבְתׇנִי :
 « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Toute ma génisse enfouie...

En d’autres termes, moins ésotériques : Going under = cocktail réussi mais fatal de narcissisme outrancier et de chantage à Dieu, qui n’hésite pas à se prendre en otage puis à s’exécuter si nos revendications ne sont pas satisfaites, et on voit mal comment elles pourraient l’être dans ces conditions. La seule façon d’obliger Dieu à nous donner un coup de main, c’est de faire le ménage dans notre maison, et non se scandaliser de son impuissance à venir nous sortir du petit merdier portatif dans lequel nous nous sommes laissés enfermer.

virgule, 
ses nombreux frères et soeurs,
oncles et tantes Ahkül...


La poulpeuse Brenda, fiancée de Cthulhu
(collection privée)

samedi 28 mars 2015

Sanseverino - J'ai Un Homme Dans Ma Vie (2008)

Depuis que je suis réincarné en femme, j'ose enfin vous l'avouer :
j'ai un homme dans ma vie.
Jésus.



Jésus s'est cru si fort
Qu'il s'est fait crucifier
Avec un Cruciforme
On n'a pas pu s'y fier
Comment faire confiance à ceux
Qui sont si pacifiques ici ?

Dommage qu'après deux ou trois couplets inspirés, la chanson se perde en bobylapointeries hétéroclites, sans doute compilées à partir de griffonnages sur des nappes de restaurant un soir de Pourim.
Néanmoins, il y a du swing.
Ne boudons pas notre plaisir.

jeudi 26 mars 2015

Comment traumatiser votre enfant

Je ne sais pas ce que vaut l'ouvrage, et il est un peu tard pour tout recommencer (il faudrait d'abord les remettre dans le ventre de ma femme...) mais l'accroche du livre est intéressante :

Parce qu'il est inévitable de traumatiser son enfant, autant le faire délibérément et en finesse. Et comme à chaque génération doit correspondre un saut qualitatif, pour éviter de reproduire bêtement le traumatisme hérité de ses propres parents, ce petit livre pratique et illustré propose un large éventail de techniques. Chaque parent pourra définir son style, qu'il soit narcissique (moi d'abord), humiliateur (qui anéantira toute assurance chez son enfant), tyrannique (avec harnais de sécurité et caméra baby-sitteuse), copain (qui initiera son enfant à l'alcool et aux drogues) ou négligent (qui, en cas de mauvaises notes, saura consoler son enfant avec des vêtements ou du matériel high-tech). L'enfant traumatisé fera un adulte complexe et attachant, il aura assez de matière pour écrire un jour ses mémoires. Même s'il risque au début de se révolter contre ces méthodes éducatives, le moment viendra où il comprendra toute l'énergie que vous avez investie dans cette tâche et vous saura gré de l'avoir traumatisé avec un tel dévouement.

Biographie de l'auteur


Jen Bilik et Jamie Thompson Stern vivent en Californie, elles sont éditrices, écrivains et, faut-il le préciser, à la tête de familles dysfonctionnelles.

lundi 23 mars 2015

Angel/Maimone : Faux-semblants (1983)

Encore un disque qui a contribué à l’épanouissement de ma féminité.
Nul n’ignore encore, du moins je l’espère, que John Warsen se prénomme en vérité Jeannette, et que je ne me travestis en homme que pour ne pas attirer ici tous les relous turgescents du Net, il y en a déjà assez pour reluquer mes formes oblongues sur la ligne 4 du Busway, de ces déshérités de l’âme qui oublient de remonter de la créature au Créateur quand ils s’égarent en regards hagards et égrillards à mon endroit comme à mon envers, révélant leurs béances intérieures tout en feignant d’ignorer que le lien de l’attachement pend dans le vide. 
Les pauvres bougres.

Bref.
En 1982 Olivier Angèle et Gérard Maimone fondent Angel-Maimone Entreprise, un étrange mélange de pop, d'opéra et d'électronique.
Je vois passer un clip farfelu aux Enfants du Rock.
J’achète le disque.
Je l’apprécie.
Trente ans ont passé, et je n’en sais guère plus sur le duo d’élégantes tafioles à l’origine de l’opus, ni sur cet impérieux besoin qui m’a poussé hier à ressortir le vynile du placard et à le ripper en contournant à la main les beugs rencontrés avec la platine Sony PSLX300 USB prétendument étudiée pour, et qui avale toujours le premier morceau de chaque façe avant de le recracher façon puzzle.
la Sony PSLX300 USB : 
que le cul lui pèle, que le bras lui tombe.


Sinon que Psychological Lover ou Sentimentale Journée sonnent toujours agréablement pop vintage, alors que je n’apprécie plus trop la pop, et que je jaunis halliday d’être en passe de devenir vintage moi-même.



samedi 21 mars 2015

Brian Eno : Headcandy (1994)



J'étais persuadé d'avoir déjà posté la B.O. de ce CD-Rom interactif (lol) qui déchirait la tête à condition de chausser les lunettes psyché incluses et d'absorber la dose haddock.

On y voyait tout gogol, c'est rien de le dire.
C'est pour ça que même sur discogs, on le voit en double.

http://www.discogs.com/Brian-Eno-Headcandy-Expanded-Album/release/722794

http://www.discogs.com/Brian-Eno-Headcandy/release/6455417

L'intérêt de la bande-son réside dans les climats anxiogènes créés par Brian, secondé sur quelques titres par Robert Fripp.

http://www.mediafire.com/download/9tscj3bsj3yungn/BE_HC.zip


vendredi 20 mars 2015

Alain Bashung : Duos, Reprises, Raretés [Recompilationem Profondikoum]


Billet d'humeur n° 794 :

"Nous sommes ici.
Nous sommes ici chez nous dans Bashung levé, debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains.
Non, nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée.
Il y a là des minutes, nous le sentons tous, qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Bashung, Bashung outragé, Bashung brisé, Bashung martyrisé mais Bashung libéré !
Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière : c'est-à-dire de la France qui se bat.
C'est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle."


Blasphémator®, discours de l'Hôtel de Ville de Paris à la Chambre des Lords, 25 août 1944

"Tu nous aurais pas déjà fait le coup ici ?"
                  un internaute doué de mémoire


mercredi 18 mars 2015

Radiant Mind : Strands (2015) + Sense (2012)

https://steveroach.bandcamp.com/album/strands

http://steveroach.bandcamp.com/album/sense

Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ?


Steve Roach aidant la Vérité 
à sortir du puits du dark ambient
(vue d'artiste)

Commentaire anonyme et inspiré :
L'art classique est là pour incarner les lois de l'harmonie universelle, alors que l'art moderne manifeste les disharmonies individuelles. C'est malheureusement très clair.
Quand on regarde les peintures dans les églises italiennes, on se dit que même si l'artiste avait des problèmes persos, ça ne transparaît pas dans ses toiles, s'il peint la vie de Jesus, il fait de son mieux pour s'effacer. Dans l'art moderne, c'est le contraire, on ne peint que soi-même, c'est à dire qu'on ne représente que l'erreur. Peut-être que ça peut inspirer des sentiments à ceux qui sont aussi déséquilibrés, mais c'est sûr qu'il manque une porte de sortie puisque l'absolu est écarté de facto.